Carlos Tavares défend sa rémunération record chez Stellantis

Carlos Tavares assume sa rémunération controversée

Les actionnaires de Stellantis valident la rémunération de Carlos Tavares à 36,5 millions d’euros pour 2023.

Les actionnaires de Stellantis ont approuvé à 70,2 % la rémunération controversée de Carlos Tavares pour l’année 2023, pouvant atteindre 36,5 millions d’euros. Cette décision, bien que non contraignante, a été scrutée de près lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le mardi 16 avril. La hausse de rémunération du directeur général est due en grande partie à une prime de 10 millions d’euros pour la transformation du groupe suite à la fusion de PSA et Fiat-Chrysler en 2021.

Une justification contractuelle assumée par Carlos Tavares

Carlos Tavares se défend en justifiant sa rémunération, la comparant à celle d’un joueur de football ou d’un pilote de Formule 1. Il souligne que 90 % de son salaire est lié aux résultats de l’entreprise, ce qui reflète, selon lui, la performance de Stellantis. Lors d’un déplacement à l’usine de Trémery, il a affirmé : « Si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi et modifiez la loi et je la respecterai ».

Des réactions politiques face à cette rémunération

Suite à cette annonce, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a déclaré son intention de redéposer une proposition de loi visant à limiter les écarts de revenus au sein des entreprises. Déjà déposé en 2020, ce texte appelle également le gouvernement à évaluer la nécessité d’une évolution de la législation européenne sur la transparence et l’encadrement des écarts de rémunération au sein des entreprises ayant leur siège social dans un État membre de l’Union européenne, tel que Stellantis.

Rémunération record chez Stellantis pour 2023

Le géant de l’automobile Stellantis a enregistré un bénéfice record de 18,6 milliards d’euros pour l’année 2023, en hausse de 11%. Son chiffre d’affaires s’élève à près de 190 milliards d’euros.

Contestation de la rémunération par les investisseurs et les syndicats

Malgré ces bons résultats, plusieurs sociétés de conseil aux investisseurs, dont Glass Lewis et ISS, ont recommandé de voter contre la rémunération des dirigeants de Stellantis pour l’année en cours. Ces agences ont émis des réserves sur l’importance des rétributions dans un tel contexte.

De son côté, la Confédération générale du travail (CGT) de Stellantis a dénoncé une rémunération jugée “totalement choquante et scandaleuse” pour le directeur général, équivalant à 100 000 euros par jour. Alors que les salariés se voient attribuer près de 1,9 milliard d’euros et les actionnaires autour de 7,7 milliards d’euros, la CGT estime que l’écart de répartition est injuste.

Comparaison avec les pratiques internationales et controverses passées

La rémunération du directeur général de Stellantis avait déjà suscité des critiques en 2022, notamment de la part du président Emmanuel Macron. L’entreprise argumente cependant que cette rétribution est en ligne avec celles de multinationales similaires, notamment aux Etats-Unis.

Malgré une majorité de ventes en Europe, Stellantis réalise la plupart de ses profits sur le marché américain, ce qui justifie selon elle les montants de rémunération et de distribution des bénéfices.