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Manifestation massive contre le contrôle technique obligatoire des deux-roues à Paris : les motards en colère se mobilisent
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Manifestation massive contre le contrôle technique obligatoire des deux-roues à Paris : les motards en colère se mobilisent

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Des milliers de motards manifestent à Paris contre le contrôle technique obligatoire des deux-roues

Des milliers de motards en colère ont manifesté à Paris contre le contrôle technique obligatoire des deux-roues, prévu pour entrer en vigueur le lundi 15 avril. Selon les organisateurs, environ 10 000 personnes ont participé à cette manifestation qui s’est déroulée samedi 13 avril dans l’après-midi.

Contestation de la mesure et revendications des manifestants

Les manifestants, notamment membres de la Fédération française des motards en colère (FFMC), contestent vigoureusement cette obligation de contrôle technique. Ils dénoncent cette mesure comme un “racket pur et simple” et soulignent que d’autres pays européens, tels que l’Irlande, les Pays-Bas et le Danemark, n’ont pas adopté de telles mesures pour les deux-roues.

Les revendications des manifestants incluent un appel au “boycott total” du nouveau contrôle technique. Les motards exigent des mesures alternatives et des campagnes de sensibilisation plutôt que cette imposition du contrôle technique.

Un décret contesté et retardé en France

La directive européenne datée d’avril 2014 oblige les Etats membres à instaurer ce contrôle technique pour les deux-roues. En France, un premier décret avait été pris en 2021, mais avait été abandonné par Emmanuel Macron pour éviter de “déranger les Français”. Malgré des recours et des alternatives proposées par le gouvernement, le Conseil d’Etat a finalement imposé l’entrée en vigueur de cette mesure le 15 avril 2023.

Les véhicules de catégorie L, comme les scooters, motos et tricycles, qui échappaient jusqu’ici au contrôle technique des voitures instauré en 1992, devront désormais passer par 78 points de contrôle. Les défaillances majeures nécessiteront une contre-visite avec les véhicules réparés dans les deux mois suivants. Le contrôle du bruit et du bridage du véhicule sera effectif à partir de l’été 2025.

Le marché de l’occasion en hausse grâce au contrôle technique pour les motos

La mesure de contrôle technique obligatoire pour les motos, entrée en vigueur le 1er janvier 2024, a déjà eu un impact significatif sur le marché de l’occasion. Selon l’assureur Solly Azar, de nombreux motards ont préféré revendre leur engin avant la date butoir, ce qui a contribué à une augmentation de 6% du marché de l’occasion au premier trimestre de cette année.

Polémique autour du contrôle technique pour les motos

Malgré la mise en place de cette mesure, le délégué général de la FFMC, Didier Renoux, souligne que les accidents de moto ne sont généralement pas liés à l’état du véhicule, bien entretenu par les motards, mais plutôt à l’état de la chaussée. Les “motards en colère” qui s’étaient opposés à cette mesure n’ont pas réussi à obtenir gain de cause auprès du Conseil d’Etat.

Parallèlement, 27 députés de la majorité, dont le président de la commission des Lois Sacha Houlié, ont demandé un “moratoire” sur le contrôle technique, proposant des solutions alternatives. Pour l’instant, aucune réponse n’a été apportée à leur requête.

Une mise en place difficile mais des résultats probants à l’étranger

Malgré les contestations, la mise en place du contrôle technique pour les motos se poursuit en France. Bien que tous les centres ne soient pas encore prêts, la moitié d’entre eux, soit 3 000 contrôleurs, sont opérationnels. En Espagne, où le contrôle technique est obligatoire pour les deux-roues depuis 2006, la mortalité a considérablement baissé pour les conducteurs de cyclomoteurs, même si les motards restent à risque. En 2022, 17% des deux-roues contrôlés ont dû passer une contre-visite, la moitié présentant des défaillances majeures principalement liées à l’éclairage, la pollution ou le bruit.

En France, tous les véhicules de catégorie L doivent désormais être contrôlés tous les trois ans sous peine d’une amende de 135 euros ou d’une immobilisation du véhicule.