Une flambée inquiétante de suicides par immolation en Tunisie

Nouveau cas de suicide par immolation en Tunisie

Yassine Selmi, un jeune Tunisien âgé de 22 ans, s’est tragiquement immolé par le feu après une altercation avec la police dans la région de Kairouan, au centre du pays. Sa famille a confirmé cette information, soulignant que le drame s’est produit après que des agents de police l’ont menacé d’arrestation.

Un acte aux conséquences tragiques dans une région défavorisée

Le jeune homme s’est immolé en réaction à une situation où il avait tenté d’intervenir pour résoudre un différend entre deux personnes devant un poste de police à Bou Hajla, une localité agricole défavorisée. Son décès a été confirmé par son père, soulignant son intention de défendre les droits de son fils auprès des autorités compétentes.

L’héritage de Mohamed Bouazizi, vendeur dont le geste a marqué l’Histoire

Cette tragédie rappelle le cas emblématique de Mohamed Bouazizi, un vendeur de fruits et légumes dont l’immolation par le feu en 2010 a déclenché un vaste mouvement de protestation en Tunisie, entraînant la chute du dictateur Zine El-Abidine Ben Ali l’année suivante. Des cas similaires de suicide par immolation continuent d’être enregistrés dans le pays, mettant en lumière les profondes tensions sociales et politiques qui persistent.

Augmentation inquiétante des cas de suicide par immolation en Tunisie

Dans le pays, les cas de suicide par immolation par le feu sont malheureusement de plus en plus fréquents, en particulier dans les régions intérieures défavorisées. Il est important de sensibiliser sur ce phénomène tragique qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Des cas révélateurs de difficultés sociales et économiques

En avril dernier, une femme s’est immolée par le feu à Sfax, suite à un différend avec la police concernant son étal de vente de produits. Hospitalisée dans un état critique avec des brûlures du troisième degré sur plusieurs parties de son corps, cette femme illustre les difficultés rencontrées par de nombreux Tunisiens au quotidien.

Il y a un an, l’ancien footballeur professionnel Nizar Aïssaoui s’était lui aussi immolé par le feu pour protester contre ce qu’il qualifiait de “l’Etat policier”. Ce geste désespéré était la conséquence d’une querelle sur le prix des bananes sur un marché près de Kairouan. Ces tristes événements mettent en lumière les injustices sociales et économiques auxquelles sont confrontés de nombreux citoyens tunisiens.

Statistiques alarmantes

Selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, une ONG locale, 147 cas de suicide et de tentative de suicide ont été enregistrés en 2023, dont 26 dans la seule région de Kairouan. Ces chiffres alarmants, avec une nette prédominance des hommes dans ces actes désespérés, montrent l’urgence d’agir pour soutenir les personnes en détresse et adresser les problèmes sous-jacents qui les poussent à de telles extrémités.