Affaire Rivoire : le prêtre franco-canadien accusé d'agressions sexuelles décède en France
2 minutesDécès du prêtre franco-canadien Joannes Rivoire
Le prêtre franco-canadien Joannes Rivoire, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits dans le grand Nord du Canada dans les années 1960 et réclamé depuis des années par la justice canadienne, est mort en France, a annoncé vendredi 12 avril sa congrégation.
Contestation des accusations et absence de poursuites
Joannes Rivoire, nonagénaire qui vivait près de Lyon, a toujours contesté les accusations et n’a finalement jamais été inquiété malgré plusieurs demandes d’extradition. Celui qui était vu, notamment au Canada, comme le symbole de l’impunité des agresseurs sexuels au sein de l’Eglise catholique, est décédé jeudi après une longue maladie.
Réaction de la congrégation et des victimes
Le père Ken Thorson des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) a déclaré : « Nous avons conscience que cette nouvelle sera difficile, en particulier pour les survivants et leurs familles qui ont plaidé pour qu’il soit traduit en justice au Canada. Nous regrettons qu’en dépit de tous les efforts, M. Rivoire ne puisse plus répondre de ses actes devant la justice canadienne. »
Affaire Rivoire : un prêtre français visé par un mandat d’arrêt canadien
Un prêtre français du nom de Rivoire est au centre d’une affaire judiciaire tendue entre la France et le Canada. En effet, ce prêtre a quitté le Canada en 1993 après avoir passé 33 ans sur le terrain. En 2022, un nouveau mandat d’arrêt canadien a été émis à son encontre pour des accusations d’agression sexuelle sur un enfant dans l’Arctique canadien entre 1974 et 1979.
La France refuse l’extradition
En octobre 2022, la France a refusé d’extrader le prêtre vers le Canada, qualifiant l’affaire de complexe et expliquant qu’elle ne procède pas à l’extradition de ses citoyens. Cette décision a suscité une incompréhension au Canada, où le ministre canadien des relations Couronne-Autochtones a qualifié cette situation d’injustice grave. Même les tentatives d’exclusion de la congrégation dans laquelle le prêtre était actif ont échoué.
Les révélations tardives des Oblats de Marie-Immaculée
Les Oblats de Marie-Immaculée (OMI), une organisation comptant 3 700 missionnaires dans le monde, ont déclaré n’avoir été informés de l’existence du premier mandat d’arrêt émis contre le prêtre qu’en 2013, alors qu’il avait été délivré en 1998 au Canada. Cette affaire met en lumière les tensions entre les deux pays et soulève des questions sur la manière dont de telles affaires de justice sont gérées à l’échelle internationale.