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Le Guyana achète un patrouilleur militaire: tensions avec le Venezuela ravivées
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Le Guyana achète un patrouilleur militaire: tensions avec le Venezuela ravivées

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Le Guyana acquiert un patrouilleur auprès d’OCEA

Le Guyana a acheté un patrouilleur militaire offshore pour 39,5 millions d’euros au constructeur naval français OCEA, a annoncé le ministère des finances guyanien, mercredi 10 avril. Cette acquisition a déclenché une réaction acerbe du Venezuela, qui revendique la région riche en pétrole de l’Essequibo, sous administration guyanienne.

Objectifs du navire et réaction du Venezuela

Le navire servira à protéger la zone économique exclusive, à lutter contre la pêche illégale et les trafics, ainsi qu’à découvrir de possibles pollutions, selon un responsable militaire joint par l’Agence France-Presse. Le gouvernement du Guyana a précisé que le prix du navire comprend le coût du navire et de son équipement, ainsi que les services intégrés de soutien logistique pour une période de cinq ans.

Réaction de la vice-présidente vénézuélienne

La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a réagi en déclarant que “Le Guyana, les Etats-Unis, ses partenaires occidentaux et son ancien maître colonial [la Grande-Bretagne] constituent une menace pour la paix dans notre région. Le Venezuela restera vigilant.” Ce commentaire survient après une visite du ministre des affaires étrangères français au Guyana, au cours de laquelle la question de l’acquisition du patrouilleur a été discutée.

Le différend territorial entre Caracas et Georgetown sur l’Essequibo réactivé

Le différend territorial ancien entre Caracas et Georgetown sur l’Essequibo a été réactivé à la suite du lancement, en septembre 2023, d’appels d’offres pétroliers par le Guyana, puis du référendum organisé en réaction, en décembre, au Venezuela sur un rattachement de l’Essequibo.

Les positions des deux pays

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo devrait être la frontière naturelle, comme en 1777, à l’époque de l’empire espagnol. Caracas estime que l’accord de Genève signé en 1966 – quelques mois avant l’indépendance du Guyana – jette les bases d’un règlement négocié. Le Guyana estime, de son côté, que la frontière entre les deux pays date de l’époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage à Paris. C’est cette frontière qui est en vigueur.

Les récentes actions des présidents

La semaine dernière, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a promulgué une loi désignant l’Essequibo comme un nouvel Etat vénézuélien, tout en dénonçant l’installation de « bases militaires secrètes » des Etats-Unis. Georgetown estime que cette loi est « une violation flagrante des principes les plus fondamentaux du droit international ».

En décembre, les deux présidents s’étaient rencontrés, convenant de ne jamais « recourir à la force » ; les deux pays continuent toutefois leur bataille de déclarations.

Territoire de 160 000 kilomètres carrés riche en pétrole et ressources naturelles, l’Essequibo compte quelque 125 000 habitants, soit un cinquième de la population du Guyana, et représente les deux tiers de la superficie du pays.