L'Espagne met fin aux visas dorés pour freiner la spéculation immobilière : une décision courageuse pour lutter contre l'investissement spéculatif
2 minutesL’Espagne met fin aux “visas dorés” pour freiner la spéculation immobilière
Selon le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, l’Espagne prend la décision de mettre fin aux “visas dorés” accordés aux ressortissants étrangers. Ces visas étaient attribués en échange d’un investissement immobilier d’au moins 500 000 euros.
Une mesure pour lutter contre l’investissement spéculatif
Cette suppression des “visas dorés”, qui sera validée en conseil des ministres, vise à freiner “l’investissement spéculatif” qui empêche de nombreux jeunes et familles d’accéder à un logement dans de nombreuses villes du pays. En effet, selon Pedro Sánchez, la majorité de ces visas sont actuellement liés à l’investissement immobilier, concentrés principalement dans les grandes villes où le marché du logement est tendu.
Une mesure introduite en 2013 pour relancer les investissements
Les “visas dorés” ont été introduits en 2013 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy dans le but de relancer les investissements en Espagne, en pleine crise financière et immobilière. Cependant, cette mesure a surtout favorisé l’investissement dans l’immobilier au détriment d’autres secteurs économiques.
Déclin des “golden visas” dans les pays du sud de l’Europe
Plusieurs pays du sud de l’Europe, ayant eu recours à des programmes similaires pour attirer les investissements durant la crise financière, ont décidé ces derniers mois d’être regardants quant à ce régime d’exception fortement contesté.
Le Portugal et la Grèce durcissent leur position
Le Portugal a cessé, au début de 2023, de délivrer des « golden visas », dans un contexte de flambée des prix du logement. À la fin de mars, la Grèce a également durci les règles encadrant l’octroi de ces permis de séjour exceptionnels.
Controverse autour des “visas dorés”
« Les visas dorés sont une honte pour l’Europe. Il est inacceptable qu’une personne se voie accorder un permis de séjour simplement parce qu’elle est multimillionnaire », a insisté lundi Ernest Urtasun, porte-parole du parti d’extrême gauche Sumar, partenaire des socialistes au sein du gouvernement, et ministre de la culture. Bruxelles s’était dit inquiète dès 2019 de ces pratiques, qui profitent notamment à des Chinois ou à des Russes fortunés, estimant qu’elles présentaient des risques pour l’Union européenne, « en particulier en matière de sécurité, de blanchiment de capitaux, de fraude fiscale ».