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Kunti Kamara condamné à trente ans de réclusion pour crimes contre l'humanité : Retour sur un procès glaçant
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Kunti Kamara condamné à trente ans de réclusion pour crimes contre l'humanité : Retour sur un procès glaçant

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Kunti Kamara condamné à trente ans de réclusion pour crimes contre l’humanité

La cour d’assises de Paris a rendu son verdict mercredi condamnant l’ex-commandant rebelle libérien Kunti Kamara à trente ans de réclusion criminelle pour actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité lors de la première guerre civile au Liberia.

Des actes de tortures inhumains

Après trois semaines de débats en appel, l’accusé de 49 ans a été reconnu coupable d’une série d’« actes de tortures et de barbarie inhumains » commis contre des civils en 1993-1994. Ces actes incluent le supplice infligé à un enseignant, la mise à mort d’une femme qualifiée de « sorcière » et des marches forcées imposées à la population. Kamara a également été reconnu coupable d’avoir facilité des crimes contre l’humanité en laissant commettre des viols répétés sur des adolescentes sous son autorité en 1994.

Pas de réclusion à perpétuité

Contrairement aux réquisitions du ministère public qui demandait la réclusion à perpétuité, la cour a condamné Kunti Kamara à trente ans de réclusion criminelle. L’avocate générale avait souligné le « pouvoir de commandement » de l’accusé et son manque de repentir, appelant à lutter contre l’impunité des crimes contre l’humanité. En tant que premier refuge contre les criminels de ce type, la France envoie un message fort aux tortionnaires du monde entier.

Un cadre de l’Ulimo condamné à vingt ans de prison en Suisse pour crimes contre l’humanité

Un cadre de l’Ulimo, Alieu Kosiah, a été condamné en juin 2023 à vingt ans de prison en Suisse pour crimes contre l’humanité. Son nom avait été mentionné dans une procédure en Suisse dans les années 2010, impliquant un autre cadre de l’Ulimo, Kunti Kamara.

Kunti Kamara clame son innocence lors de son procès en appel à Paris

Kunti Kamara, également cadre de l’Ulimo, a été interpellé en région parisienne en septembre 2018 après une plainte de l’ONG Civitas Maxima. Lors de son procès en appel à Paris, il a de nouveau clamé son innocence, malgré les témoignages accablants de victimes et de témoins venus du Liberia. Ses avocats ont plaidé son acquittement en critiquant l’enquête et en soulignant le manque de preuves matérielles.

Des récits glaçants de crimes de guerre entendus lors du procès

Le procès a mis en lumière des récits glaçants de crimes de guerre, avec des témoignages faisant état de corps humains transportés en brouette, de supplications et même de viols commis avec une baïonnette trempée dans du sel. Les deux guerres civiles successives du Liberia ont été marquées par des massacres, des mutilations et des actes de cannibalisme, sans que les responsables ne soient jugés dans le pays.