Quatre condamnés à mort pour l'assassinat de Chokri Belaïd : Un tournant dans la transition démocratique tunisienne
2 minutesQuatre hommes condamnés à mort pour l’assassinat de Chokri Belaïd en 2013 en Tunisie
Onze ans après la mort de l’opposant de gauche tunisien Chokri Belaïd en 2013, quatre accusés ont été condamnés à mort pour son assassinat. Deux autres accusés ont été condamnés à la prison à perpétuité, selon les informations annoncées par le procureur général adjoint du pôle judiciaire antiterroriste.
D’autres peines prononcées et moratoire sur la peine capitale en Tunisie
En plus des condamnations à mort et de la prison à perpétuité, des peines de deux à cent vingt ans d’emprisonnement ont été prononcées pour d’autres inculpés. Cinq individus ont été acquittés, bien qu’ils restent poursuivis dans d’autres affaires. Malgré la pratique régulière des condamnations à la peine capitale en Tunisie, un moratoire est de facto en place depuis 1991.
Contexte de l’assassinat de Chokri Belaïd et poursuites judiciaires
Chokri Belaïd, critique virulent du parti islamo-conservateur Ennahda à l’époque au pouvoir en Tunisie, a été assassiné dans sa voiture et devant son domicile le 6 février 2013. L’assassinat avait été revendiqué par des djihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI). Au total, 23 personnes avaient été inculpées dans cette affaire et les procédures judiciaires se sont étalées sur onze ans avant les condamnations récemment annoncées.
Assassinats de Belaïd et Brahmi : Tournant dans la transition démocratique tunisienne
Les autorités tunisiennes avaient annoncé en février 2014 la mort de Kamel Gadhgadhi, considéré comme le principal auteur de l’assassinat du politicien Chokri Belaïd, suivi six mois plus tard par celui du député Mohamed Brahmi. Belaïd et Brahmi étaient tous deux des opposants à la politique d’Ennahda, mouvement qui avait dominé le Parlement et le gouvernement après la révolution de jasmin en 2011.
Un tournant politique en Tunisie
Ces assassinats avaient marqué un tournant pour la Tunisie, berceau des “printemps arabes”, alors en pleine transition démocratique. Ils ont provoqué une profonde crise politique dans le pays, culminant avec le coup de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021, lui permettant de s’octroyer les pleins pouvoirs.
Impact sur la transition démocratique
Les assassinats de Belaïd et Brahmi ont eu un impact majeur sur la transition démocratique en Tunisie. Ils ont souligné les tensions et les divisions politiques dans le pays, mettant en lumière les défis auxquels la jeune démocratie tunisienne est confrontée.