Des modifications discrètes pour un pouvoir sans fin
2 minutesUne Constitution taillée sur mesure
La nouvelle Constitution adoptée au Tchad par référendum le 17 décembre 2023 semble avoir été taillée sur mesure pour le président de la transition Mahamat Idriss Déby, fils de l’ancien président Idriss Déby. Des modifications discrètes passées inaperçues pourraient permettre au futur chef de l’Etat élu de se maintenir au pouvoir aussi longtemps qu’il le souhaite.
Des mesures en faveur du pouvoir en place
La nouvelle loi fondamentale introduit des changements controversés, notamment la modification de l’article 145 qui rend le président rééligible une fois pour un mandat consécutif. De plus, la disposition empêchant toute modification constitutionnelle touchant au nombre de mandats présidentiels a été supprimée, ouvrant ainsi la voie à un potentiel maintien du pouvoir à vie pour le chef de l’Etat.
Un processus contesté
Des résolutions du dialogue national inclusif et souverain de 2022 recommandaient pourtant un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois sans possibilité de révision constitutionnelle pour le président. Malgré cela, la version finale de la Constitution adoptée semble contredire ces recommandations et a soulevé des suspicions de manipulations politiques lors du vote au Conseil national de transition.
Des accusations de modifications du texte de la Constitution
Le président de la commission des lois, Jacques Laouhingamaye Dingaomaibé, rejette fermement les accusations de modifications du texte de la Constitution. Il assure que les deux versions sont identiques et que le texte est le résultat d’un travail scientifique.
Un texte adopté par référendum contesté
Le texte de la Constitution a été adopté par référendum et est désormais insusceptible de recours. Cependant, de nombreux opposants regrettent de ne pas avoir prêté plus d’attention au texte lors du vote. Certains estiment que le Conseil national de transition n’est qu’une chambre d’enregistrement sans réel pouvoir.
Un scrutin présidentiel controversé
En mars 2024, Mahamat Idriss Déby a été investi candidat par le parti fondé par son père et affrontera Succès Masra et Albert Pahimi Padacké lors du scrutin présidentiel. Cependant, de nombreux Tchadiens expriment leur mécontentement face à une élection dont le résultat semble déjà connu. Certains appellent même au boycott pour contester la légitimité du processus électoral.