Enquêtes ouvertes suite à des actes de malveillance sur les réseaux d'eau en Guadeloupe : Vers une crise de l'eau sans fin ?

Enquêtes ouvertes après des « actes de malveillance » sur des réseaux d’eau en Guadeloupe

En Guadeloupe, douze communes sur les trente-deux que compte cet archipel des Antilles françaises ont été touchées par des « coupures totales ou partielles depuis mardi soir », selon la préfecture de Guadeloupe.

Ouverture d’enquêtes suite aux perturbations

Des enquêtes ont été lancées le samedi 23 mars en Guadeloupe après des actes de malveillance ayant touché environ 130 000 usagers et perturbé des établissements de santé. Les procureurs de la République de l’archipel ont annoncé dans un communiqué conjoint que des brigades de gendarmerie territorialement compétentes ont été saisies pour mener des enquêtes judiciaires sur ces destructions aggravées et mise en danger de la vie d’autrui.

Rétablissement progressif de l’eau et perturbations persistantes

Le rétablissement de l’eau est en cours dans certaines communes comme Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Capesterre-Belle-Eau, Trois-Rivières et Petit-Bourg. Cependant, les communes des Abymes, Le Gosier et de Baie-Mahault continuent de subir des coupures d’eau en raison des dégradations.

Les travaux de réparation pour rétablir pleinement la distribution d’eau pourraient durer entre dix et douze jours. En attendant, quatre-vingt-douze palettes d’eau ont été livrées pour répondre aux besoins des populations affectées.

Depuis plusieurs jours, une grève des agents du Syndicat Mixte de Gestion des Eaux et Assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) impacte la distribution d’eau potable, déjà critique en certains endroits.

Situation critique en Guadeloupe suite aux coupures d’eau

Vendredi, des écoles et des entreprises ont fermé dans plusieurs communes, faisant réagir le syndicat patronal UDE-Medef et les représentants de la chambre de commerce et d’industrie, appelant à des mesures rapides. Le centre hospitalier universitaire a également été impacté, ce qui aurait pu engendrer des conséquences dramatiques selon la préfecture.

Appel à l’action pour résoudre la crise

La présidente du comité du tourisme des îles de Guadeloupe a demandé une conscientisation et la mise en place d’un service minimum de cinq à six heures par jour, aux heures les plus propices, rappelant l’effet dévastateur de cette situation pour la région. Les décennies de gestion délétère et les réseaux vétustes ont conduit à des coupures d’eau organisées par l’opérateur pour alimenter tour à tour les communes de l’archipel.

Besoin d’investissements massifs pour résoudre la crise

Une régie unique tente de résorber les problèmes mais connaît de nombreux dysfonctionnements politiques et financiers. Avec le soutien des collectivités majeures et de l’État, un plan d’investissement de plus de 300 millions d’euros a été mis en place. Toutefois, de nombreux experts estiment qu’il faudrait plus d’un milliard d’euros pour changer les canalisations et réduire les pertes d’eau, qui dépassent actuellement les 50%.