Emmanuel Macron remet en question l'exemption douanière pour l'Ukraine : Vers une révision de l'accord européen sur les importations agricoles
3 minutesEmmanuel Macron remet en question l’accord européen sur les importations agricoles ukrainiennes
Le président français souhaite revoir l’accord incluant le blé tendre et plafonnant certaines importations en provenance d’Ukraine.
Emmanuel Macron a exprimé son désir de réexaminer l’accord européen visant à limiter certaines importations agricoles de l’Ukraine. Le président français estime que les restrictions actuelles ne sont pas suffisantes et qu’il est nécessaire de trouver un nouvel équilibre. Il pointe du doigt le fait que l’Ukraine ne respecte pas les normes européennes de production, ce qui entraînerait une distorsion de concurrence sur le marché européen.
Une augmentation de la production ukrainienne déstabilise le marché européen
Emmanuel Macron souligne que la production agricole ukrainienne a connu une importante croissance, impactant le marché européen de manière significative ces derniers mois. Selon le président français, les volumes de certains produits ont été multipliés par cinq voire par dix. Cette situation, selon lui, déstabilise le marché et pénalise les producteurs européens.
Une exemption de droits de douane accordée à l’Ukraine en 2022 remise en cause
L’Union européenne avait accordé à l’Ukraine une exemption de droits de douane au printemps 2022 pour soutenir économiquement le pays en guerre. Cependant, Emmanuel Macron estime que cette mesure a favorisé une augmentation massive des importations agricoles ukrainiennes en Europe, au détriment des producteurs locaux. Il souhaite donc revoir cet accord pour rétablir un équilibre plus juste sur le marché européen.
Accord sur l’exemption douanière entre l’UE et l’Ukraine reconduit avec des restrictions
Etats membres et eurodéputés se sont accordés dans la nuit de mardi à mercredi pour reconduire cette exemption pour un an, à partir de juin, mais en l’assortissant de restrictions
Sous pression des agriculteurs européens, en particulier polonais, qui dénoncent une concurrence déloyale, l’accord prévoit de plafonner les importations de volailles, œufs, sucre, maïs et avoine d’Ukraine dans l’UE aux volumes de 2022-2023, niveaux au-dessus desquels des tarifs seront réimposés
Exclusion du blé et de l’orge du mécanisme d’exemption
L’accord n’inclut toutefois pas le blé et l’orge dans ce mécanisme, comme le réclamaient les eurodéputés et les organisations agricoles. Le texte doit encore être formellement approuvé par le Parlement européen et les Etats membres pour entrer en vigueur.
Emmanuel Macron a déclaré : « Notre souhait est qu’on puisse rouvrir dans les prochaines heures le texte, et trouver un accord ». Il a souhaité que « le blé tendre en particulier (…) soit inclus dans ces mesures de sauvegarde », et que la période de référence pour les plafonnements couvre aussi l’année 2021, avant la guerre. « Nous voulons que l’Ukraine et les producteurs ukrainiens puissent continuer à exporter dans un contexte plus difficile » Mais parfois, « ce sont des producteurs ou des grands groupes européens qui vont profiter de cet accord pour aller produire en Ukraine et réimporter avec des règles de production moins-disantes sur notre sol », a-t-il dénoncé, fustigeant « un détournement » de l’exemption douanière.