Stanis Bujakera condamné à six mois de prison : un verdict politique ?

Le journaliste Stanis Bujakera condamné à six mois de prison en RDC

La justice congolaise a condamné à six mois de prison, lundi 18 mars, le journaliste Stanis Bujakera, détenu depuis septembre 2023. Il était jugé pour un article mettant en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant en République démocratique du Congo.

Reconnaissance de culpabilité et condamnation

Reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation dont la ‘‘contrefaçon’’ et la ‘‘propagation de faux bruits’’, Stanis Bujakera a écopé de six mois de servitude pénale principale et d’une amende de 1 million de francs congolais. Son avocat a annoncé que le journaliste serait libéré dès le paiement de l’amende et qu’ils envisageraient de faire appel de la décision.

Réaction de RSF et du journal Actualitecd

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a salué la future libération de Stanis, estimant qu’il aurait dû être arrêté, poursuivi et condamné dans un dossier monté contre lui. De son côté, le journal Actualitecd, dirigé par le journaliste condamné, a déclaré être convaincu de son innocence et a dénoncé une atteinte à la liberté de la presse en RDC.

Arrestation et procès

Stanis Bujakera, correspondant du magazine Jeune Afrique à Kinshasa, avait été arrêté en septembre pour un article accusant les renseignements militaires dans la mort de l’opposant Chérubin Okende. Il était détenu depuis lors et était jugé depuis octobre pour ces accusations.

Relief du journaliste Stanis Bujakera

Le parquet avait conclu au suicide de Chérubin Okende Le 29 février dernier, le parquet avait annoncé que les investigations menées avaient conclu au suicide de Chérubin Okende, faisant ainsi taire les accusations d’assassinat avancées par son parti. Une décision contestée qui a suscité l’indignation et le déni de justice de ses proches.

Verdict du procès du journaliste Stanis Bujakera

Un procès suivi avec attention Après des mois d’audiences rythmées, les juges ont finalement rendu leur décision dans le procès du journaliste Stanis Bujakera. Alors que le parquet avait requis vingt ans de prison, les juges ont statué contre cet avis en évoquant des circonstances atténuantes en raison de l’absence de condamnation antérieure du journaliste. Cependant, l’accusation d’avoir fabriqué un faux rapport afin de jeter le discrédit sur les institutions congolaises a été maintenue.

Déclaration de l’organisation Journaliste en danger

Un procès politique selon certaines voix Suite au verdict, Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’organisation Journaliste en danger (JED) à Kinshasa, a déclaré que quelle que soit la décision de la justice, l’innocence de Stanis Bujakera resterait dans les mémoires. Il a ajouté que ce procès était vu comme étant de nature politique, mettant en lumière les enjeux entourant la liberté de la presse dans le pays.