Le président algérien prévoit une visite d'Etat en France après de multiples reports
3 minutesLe président algérien Abdelmadjid Tebboune effectuera une visite d’Etat en France “fin septembre, début octobre”
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, effectuera une visite d’Etat en France “fin septembre, début octobre”, a annoncé l’Elysée à l’issue d’un entretien téléphonique entre MM Tebboune et Macron. Cette visite, plusieurs fois reportée sur fond de tensions récurrentes entre les deux pays, aura lieu “à une date à préciser” durant cette période, annonce la présidence française. Elle surviendra avant le scrutin présidentiel en Algérie, prévu en décembre.
Des reports successifs
Initialement prévue pour mai 2023, la venue d’Abdelmadjid Tebboune a été plusieurs fois reportée, les tensions étant récurrentes entre Paris et Alger. La visite, programmée d’abord au début de mai 2023, avait été remise à juin de la même année, les Algériens craignant alors qu’elle soit gâchée par les manifestations du 1er Mai contre la très contestée réforme des retraites en France. Mais M Tebboune n’a jamais confirmé sa venue, qui devait consacrer l’embellie entre les deux pays après nombre de crises diplomatiques.
Vers un approfondissement du partenariat
En décembre, Alger assurait encore que les conditions d’une visite n’étaient “pas idoines”, évoquant alors cinq dossiers à régler au préalable, dont ceux de la mémoire, de la mobilité, de la coopération économique et des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. “Les deux présidents ont évoqué l’approfondissement du partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie dans la suite de la déclaration d’Alger” conclue lors de la visite de M Macron à Alger en août 2022, a précisé l’Elysée.
Renouvellement du partenariat franco-algérien : des enjeux multiples
La présidence française a souligné l’importance du renouvellement du partenariat franco-algérien sur différents plans tels que l’économique, l’énergétique, l’agricole, l’éducatif, le culturel, la mobilité et les échanges humains.
Avancées sur les questions mémorielles et régionales
Les récentes avancées de la commission mixte franco-algérienne d’historiens présidée par les professeurs Mohamed Lahcen Zeghidi et Benjamin Stora ont été saluées. Cette commission se réunira de nouveau en avril pour poursuivre ses travaux. La question de la colonisation française entre 1830 et 1962 reste un sujet sensible entre les deux pays, tandis que le pouvoir algérien tire sa légitimité de la guerre d’indépendance de 1954-1962. Les discussions ont également porté sur les questions régionales, notamment la coopération au Conseil de sécurité des Nations unies, en lien avec le conflit au Proche-Orient.
Fluctuations des relations entre Paris, Alger et Rabat
Les relations entre la France, l’Algérie et le Maroc sont soumises à des fluctuations régulières. En février, les États-Unis ont opposé leur veto à un projet de résolution présenté par l’Algérie concernant un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza. Par ailleurs, la France a récemment entamé un processus de réchauffement avec le Maroc, sans pour autant compromettre les discussions en cours avec l’Algérie.