L'Assemblée nationale approuve une réforme explosive dans le domaine de la sûreté nucléaire

Avancée du projet de réforme sur la sûreté nucléaire

L’Assemblée nationale approuve la fusion de l’IRSN et de l’ASN

Dans un climat tendu, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi sur la sûreté nucléaire, ouvrant ainsi la voie à la fusion controversée entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Les députés ont rétabli l’article central du texte par 206 voix contre 117, malgré les protestations de l’opposition. Cette fusion vise à créer une nouvelle entité, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), à partir du 1er janvier 2025. Le gouvernement souhaite ainsi mettre fin au système dual actuel pour améliorer la fluidité et réduire les délais dans les processus d’expertise, d’autorisation et de contrôle. Les deux entités travaillent déjà en collaboration, et cette fusion devrait renforcer leur coopération.

Réforme controversée de la gouvernance des risques nucléaires et radiologiques

Le ministre de l’industrie, Roland Lescure, défend une réforme visant à améliorer l’efficacité du système de gestion des risques nucléaires et radiologiques. Cette proposition rencontre cependant une vive opposition de la part des syndicats de l’IRSN, de l’ASN et d’associations environnementales.

Inquiétudes des détracteurs

Les opposants à cette réforme mettent en garde contre le risque de désorganisation du système, de perte d’indépendance des experts et de manque de transparence envers le public. L’intersyndicale de l’IRSN alerte les députés sur l’importance de se prononcer non pas pour ou contre la relance du nucléaire, mais pour la sûreté des installations nucléaires et la protection des populations.

Réactions politiques

La députée écologiste Delphine Batho dénonce le vote de l’Assemblée en faveur du “démantèlement” de l’IRSN, regrettant un écart par rapport aux recommandations de la commission. De son côté, Benjamin Saint-Huile du groupe indépendant LIOT critique la position du Rassemblement National, qualifiant ses actions de “professionnels du looping”.

Cette fusion entre l’ASN et l’IRSN suscite des débats passionnés et divise les acteurs du secteur. Affaire à suivre.