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Grève féministe du 8 mars : quand les syndicats se mobilisent pour l'égalité

Grève féministe du 8 mars : quand les syndicats se mobilisent pour l'égalité

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Appel à la grève féministe : un “arc syndical élargi”

Pour la première fois, cinq organisations syndicales, la CFDT, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA, appellent à la grève pour la journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2024. Plus de 170 actions, rassemblements et manifestations sont prévus à travers la France, avec des rendez-vous à Paris, Marseille, Lyon ou Strasbourg à 14 heures.

Histoire et mobilisation

L’appel à la grève féministe du 8 mars trouve ses origines dans la journée historique du 8 mars 1917, avec la grève d’ouvrières à Saint-Pétersbourg. Depuis les années 1970, cette date est associée aux revendications des droits des femmes. En octobre 2016, l’Argentine lance une “grève des femmes” pour dénoncer la violence et le féminicide. Cette mobilisation a pris de l’ampleur au cours des années, notamment avec la grève historique en Espagne en 2018.

Raisons de l’implication syndicale

Plusieurs raisons expliquent l’implication inédite des syndicats dans cette grève féministe, telles que l’inflation plongeant de plus en plus de femmes dans la précarité, la prise de conscience contre les violences sexistes, l’affaire Gérard Depardieu, la victoire récente autour de l’IVG ou encore la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023. Cette participation syndicale élargie vise à permettre au plus grand nombre de se rendre aux manifestations et à renforcer les rapprochements entre organisations.

Les syndicats rejoignent la mobilisation féministe

Des discussions attendues avec le gouvernement

Elle fait valoir un « contexte de “bagarre” », avec une remise en question des droits des femmes en France, mais aussi « des discussions attendues avec le gouvernement, notamment sur les questions d’égalité salariale, du nouveau congé de naissance évoqué, et de la transparence salariale ». Le ralliement des syndicats est « très bien accueilli » par les organisations féministes, assure Arya Meroni, de la Coordination féministe, pour qui l’objectif reste d’« impulser un mouvement de masse ».

La grève du travail domestique, un enjeu majeur de ce 8 mars

Un appel à la « grève féministe »

Autre enjeu majeur de ce 8 mars : la grève du travail domestique. Car les femmes ne travaillent pas seulement dans les bureaux, les usines, les hôpitaux : elles s’occupent aussi en grande majorité des enfants, de la maison, des personnes âgées – et assument la charge mentale qui va avec. Dans un appel à la « grève féministe », parallèle à celui des syndicats, mais rejoint par la CGT, la FSU et Solidaires, les organisations signataires réclament « du temps pour vivre » et « un partage égal des tâches ».

L’importance de prendre en compte le travail domestique

Un changement de paradigme au sein des syndicats

Le constat ne s’impose pas encore à la CFDT, qui ne figure pas parmi les signataires de l’appel de #grèveféministe. Pour l’historienne Fanny Gallot, « interroger comment on lutte en tant que mère ou en tant que travailleuse non rémunérée peut permettre de désandrocentrer la contestation ». Selon elle, « l’ethos militant dans les syndicats est historiquement très masculin, se fonde sur le fait d’être intégralement disponible, de taper du poing sur la table, dans une vision combative et virile de la contestation assez excluante ». Mme Gallot estime que les luttes féministes pourraient permettre de repenser les stratégies syndicales en sortant d’une vision masculine du travail.