La protection des embryons en Alabama : une loi controversée promulguée
4 minutesPromulgation d’une loi protégeant les personnes bénéficiant des FIV en Alabama
La Cour suprême de l’Alabama avait conclu que les embryons congelés obtenus par fécondation in vitro sont des enfants à part entière au regard de la loi de l’Etat, et que leur destruction peut dès lors entraîner des poursuites judiciaires
Réaction face à la décision controversée de la Cour suprême de l’Alabama
A quelques mois de l’élection présidentielle, Donald Trump et les républicains marchaient sur une ligne de crête depuis la décision de la cour suprême de l’Alabama, l’un des Etats les plus conservateurs des Etats-Unis, assimilant les embryons congelés à des enfants Dans la foulée, la quasi-totalité des traitements de fécondation in vitro en Alabama avaient été interrompus Kay Ivey, la gouverneure républicaine, a promulgué mercredi 6 mars, une loi protégeant les personnes bénéficiant ou se chargeant de fécondations in vitro (FIV) « La FIV est une question complexe, sans aucun doute, et j’anticipe qu’il y aura encore davantage de travail » sur la question, a déclaré Mme Ivey sur X, ajoutant avoir signé « la loi de protection autour des FIV, après qu’elle a reçu un soutien écrasant de la part des élus de l’Alabama » Le texte octroie « une immunité civile et pénale pour la mort ou l’endommagement d’un embryon à tout individu ou entité assurant ou bénéficiant des services liés à la fécondation in vitro »
Débats sur la protection des embryons en Alabama et au niveau national
Le 16 février, la Cour suprême de l’Alabama a considéré que les embryons congelés obtenus par fécondation in vitro sont des enfants à part entière au regard de la loi de l’Etat, et que leur destruction peut dès lors entraîner des poursuites judiciaires Conséquence directe, plusieurs cliniques spécialisées dans la procréation médicalement assistée dans cet Etat ont par suite annoncé interrompre leurs activités de FIV En 2024, des projets de loi visant à doter les fœtus de personnalité juridique seront examinés dans au moins 14 Etats, selon le Center for Reproductive Rights et le Guttmacher Institute, cité par NBC News L’affaire a pris une dimension nationale
Républicains et Démocrates réagissent à la décision de la Cour suprême de l’Alabama
De nombreux républicains se distancient de la décision de la Cour suprême de l’Alabama, y compris le candidat Donald Trump
De nombreux républicains, dont le candidat des primaires à l’élection présidentielle Donald Trump, se sont distanciés de la décision de la plus haute juridiction de l’Alabama. Trump a déclaré sur son réseau Truth Social qu’il soutenait fortement l’accès aux FIV pour les couples cherchant à avoir un enfant, soulignant que sous son leadership, le Parti républicain soutiendrait toujours la création de familles américaines fortes.
Flairant le bon filon électoral, le président démocrate Joe Biden a également réagi, qualifiant l’arrêt de la Cour suprême de l’Alabama de «scandaleux et inacceptable», y voyant «le résultat direct du renversement de Roe v Wade». Cette décision remonte à 1973 et avait institué le droit à l’avortement avant d’être annulée il y a près de deux ans par la Cour suprême conservatrice des Etats-Unis. L’Alabama a depuis appliqué une interdiction totale de l’avortement, sans aucune exception.
Réactions de l’université de l’Alabama et reprise des FIV
L’université de l’Alabama à Birmingham annonce la reprise rapide des FIV
L’université de l’Alabama à Birmingham, l’un des établissements de santé ayant interrompu les procédures de fécondations in vitro à la suite de la décision de février, a annoncé mercredi qu’elle allait reprendre «rapidement» ses activités dans ce domaine. L’université continuera à plaider pour des protections des patients et du personnel chargé des FIV malgré l’interdiction en vigueur dans l’État.
Perspectives pour l’accès aux traitements de fertilité en Alabama
L’avenir de l’accès aux traitements de fertilité en Alabama reste incertain
Alors que l’université de l’Alabama à Birmingham reprend ses activités de FIV, l’avenir de l’accès aux traitements de fertilité dans l’État reste incertain en raison de l’interdiction de l’avortement. Les réactions divergent entre républicains et démocrates, soulignant la division politique profonde autour de la question de la reproduction et des droits des patients.