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Crise humanitaire à Gaza : largages aériens insuffisants et coûteux

Crise humanitaire à Gaza : largages aériens insuffisants et coûteux

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Situation humanitaire désespérée à Gaza

La situation humanitaire à Gaza est de plus en plus désespérée, avec une famine “presque inévitable” selon les Nations unies. Après cinq mois de guerre, l’aide humanitaire acheminée par camions a chuté de façon draconienne, laissant la population confrontée à de graves pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments. Dans le nord du territoire, les habitants en sont réduits à manger du fourrage, et dix enfants sont déjà morts de “malnutrition et de déshydratation”, selon le ministère de la santé du Hamas.

Largages humanitaires aériens en cours

Des avions militaires étrangers ont commencé à larguer des palettes d’aide humanitaire à Gaza, avec le soutien de pays donateurs tels que la Jordanie, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas, l’Égypte et les Émirats arabes unis. Face à la diminution de l’aide humanitaire par d’autres moyens, ces largages aériens sont devenus une mesure essentielle pour fournir une assistance vitale à la population en détresse.

Participation des Etats-Unis annoncée

Le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis allaient se joindre aux efforts de largages aériens de nourriture et d’autres biens sur Gaza dans les prochains jours. Cette initiative vise à apporter un soutien supplémentaire aux actions humanitaires déjà en cours pour aider les Palestiniens à surmonter la crise humanitaire en cours dans la bande de Gaza.

Les défis des largages aériens d’aide humanitaire à Gaza

Un responsable américain a toutefois estimé que ces parachutages « ne pourraient être qu’une goutte d’eau dans l’océan » par rapport aux besoins

Outre les risques liés au largage de lourds colis dans des zones surpeuplées, des habitants de Gaza ont assuré à l’Agence France-Presse que de nombreuses palettes avaient fini dans la Méditerranée

Les Nations unies et les organisations humanitaires alertent sur les défis et les coûts des largages aériens

Pour Jens Laerke, porte-parole de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les largages aériens posent « de nombreux problèmes ». « L’aide qui arrive de cette manière ne peut être qu’un dernier recours », a-t-il déclaré. Le transfert par voie terrestre est tout simplement meilleur, plus efficace et moins coûteux. Il a toutefois lancé un avertissement : « Si rien ne change, une famine est presque inévitable ».

Les Nations unies accusent les forces israéliennes de bloquer « systématiquement » l’accès à Gaza, ce qu’Israël nie. Les organisations humanitaires, dont l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, estiment que la meilleure solution serait qu’Israël ouvre les points de passage frontaliers et permette aux convois de camions d’entrer et de livrer en toute sécurité.

Les largages aériens peuvent également se révéler très coûteux. Pour Jeremy Konyndyk, président de l’ONG Refugees International, les parachutages ne peuvent « être utiles qu’à la marge ». Un avion peut larguer l’équivalent du chargement de deux camions, mais pour un coût dix fois supérieur, a-t-il déclaré vendredi à la BBC. « Plutôt que larguer de la nourriture, nous devrions exercer une forte pression sur le gouvernement israélien pour qu’il permette l’acheminement de l’aide par des canaux plus traditionnels, qui permettent de fournir une aide à plus grande échelle », a-t-il estimé.