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Le Ghana adopte une loi répressive contre les homosexuels : quelles conséquences pour le pays ?

Le Ghana adopte une loi répressive contre les homosexuels : quelles conséquences pour le pays ?

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Durcissement de la loi contre les homosexuels au Ghana

Le Parlement adopte un projet de loi répressif

Le Parlement du Ghana a récemment adopté un projet de loi parmi les plus homophobes du continent. Intitulé « Droits sexuels humains et valeurs familiales », ce texte prévoit des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison pour toute personne s’identifiant comme LGBT +, cinq ans de prison pour la promotion d’activités LGBT + et jusqu’à dix ans pour les campagnes LGBT + à destination des enfants. La délation est explicitement encouragée, ce qui suscite de vives réactions au sein de la société ghanéenne.

Réactions face à cette nouvelle législation

Les réactions sont nombreuses au Ghana suite à l’adoption de cette loi répressive. Tandis que certains saluent la sauvegarde des valeurs africaines, d’autres expriment leur inquiétude quant aux possibles retombées négatives sur le tourisme et à une montée du puritanisme dans le pays. La communauté LGBT + est qualifiée de bouc émissaire à moins d’un an de l’élection présidentielle, sur fond de scandales de corruption et de crise économique.

Contexte et répression de la communauté LGBT +

En 2021, la communauté LGBT + au Ghana a subi une forte répression, marquée par la fermeture des locaux de l’association LGBT + Rights Ghana et l’expulsion de ses membres. Suite à des attaques violentes dans les médias, la plupart des membres ont été contraints de vivre dans la clandestinité. Cette vague homophobe s’est rapidement propagée à travers le pays, entraînant des répercussions politiques et laissant le président Nana Akufo-Addo dans une position délicate.

Opposition à un projet de loi anti-LGBT au Ghana

Huit parlementaires proposent un durcissement de la législation sur les mœurs

Huit parlementaires, menés par le député d’opposition Sam Nartey George, ont rédigé un projet de loi visant à renforcer la législation sur les mœurs au Ghana, datant de 1861. Actuellement, cette législation condamne à trois ans de prison les “activités charnelles contre-nature” sans les spécifier, mais n’est plus appliquée dans les faits.

Opposition internationale et conséquences de la loi

Depuis trois ans, plusieurs acteurs internationaux ont exprimé leur opposition au projet de loi, sans succès. En mars 2021, 67 personnalités du monde de la culture se sont mobilisées pour soutenir les personnes LGBT+ au Ghana. Les Nations unies ont averti que cette loi créerait une discrimination soutenue par l’État et affecterait l’attractivité du pays sur la scène internationale.

Influence des groupes chrétiens conservateurs américains sur la législation

Une enquête révèle qu’une vingtaine de lobbys conservateurs chrétiens américains ont investi plus de 54 millions de dollars en Afrique dans le but d’influencer les politiques publiques, y compris la législation anti-LGBT. Le Ghana, malgré son statut laïc, est fortement influencé par des organisations chrétiennes, ce qui soulève des questions sur la nature laïque du pays.