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La fin d'une ère : plus de 200 000 personnes sont redevenues françaises depuis la décolonisation

La fin d'une ère : plus de 200 000 personnes sont redevenues françaises depuis la décolonisation

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Plus de 200 000 personnes redevenues françaises depuis la décolonisation

Selon une étude inédite de l’Institut national d’études démographiques (INED), plus de 200 000 personnes sont redevenues françaises depuis les années 1960 après avoir perdu cette nationalité, en particulier lors de l’indépendance des territoires colonisés. Le processus touche à sa fin.

La procédure de “réintégration” en hausse depuis les années 1970

D’après l’INED, la procédure de “réintégration” a pris de l’importance à partir des années 1970, représentant de 4 à 7 % de l’ensemble des acquisitions de nationalité française de 1980 à 2010. Bon nombre de personnes dont la nationalité d’origine est algérienne sont concernées par cette procédure, notamment en raison des liens familiaux liés au passé colonial.

L’impact de l’indépendance de l’Algérie sur la nationalité française

L’étude souligne qu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962, environ 60 000 personnes ont choisi de conserver la nationalité française. Cependant, les anciens “Français musulmans d’Algérie” n’ayant pas fait cette démarche ont été réputés avoir perdu rétroactivement leur nationalité française à partir de 1963. Les Algériens nés avant l’indépendance et ayant émigré en France ont pu demander leur “réintégration” par décret, entraînant une augmentation progressive de ce mode d’acquisition de la nationalité française.

La baisse impressionnante du nombre de réintégrés à la nationalité française

Selon les chercheurs, la nationalité ne joue plus un rôle central dans la construction des identités, contrairement à il y a cinquante ans.

Une baisse constante depuis les années 2000

La tendance à la réintégration de la nationalité française a connu un pic en 2005, avec plus de 10 000 réintégrés, dont la majorité étaient d’origine algérienne. Cependant, cette pointe marque la fin d’une période faste et limitée de réintégration, selon les experts.

Une diminution significative depuis une décennie

Au cours des dix dernières années, la population éligible à la réintégration de la nationalité française a diminué progressivement, en raison notamment de la réduction du nombre de personnes nées avant les indépendances. Outre les Algériens, les Vietnamiens et les personnes originaires des anciens territoires d’outre-mer sont également parmi les candidats les plus fréquents à la réintégration. En 2020, moins de 800 personnes ont ainsi recouvré la nationalité française, marquant une diminution significative par rapport aux chiffres des années précédentes.