L'IVG en France: entre avancées législatives et inégalités persistantes
3 minutesAccès à l’IVG en France
Le Sénat vote pour inscrire la “liberté” de recourir à l’avortement dans la Constitution
Le Sénat français, majoritairement composé de membres de la droite, a voté en faveur de l’inscription dans la Constitution de la “liberté de la femme” de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette proposition vise à garantir l’accès à l’avortement malgré la décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler l’arrêt Roe vs Wade.
Des obstacles persistent malgré les avancées législatives
Malgré l’inscription de la “liberté” de recourir à l’IVG dans la Constitution et les différentes lois visant à renforcer ce droit, l’accès à l’avortement demeure difficile pour certaines femmes en France. Selon un rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publié en septembre 2022, les inégalités persistantes selon le profil, le lieu de résidence ou le niveau social des femmes sont préoccupantes.
En 2021, plus de 223 000 IVG ont été pratiquées en France, principalement chez les femmes jeunes. Malgré une légère tendance à la hausse du taux de recours à l’IVG, les professionnels soulignent que l’accès à ce service de santé reste fragile pour de nombreuses femmes.
Evolutions des pratiques et perspectives pour l’accès à l’avortement
L’évolution des méthodes d’IVG, notamment l’expansion de l’IVG médicamenteuse et l’autorisation des sages-femmes à pratiquer des IVG instrumentales, montre des avancées dans l’offre de services d’avortement en France. Toutefois, malgré ces améliorations, des obstacles persistent, tels que le manque de reconnaissance des praticiens et l’accès inégal à l’avortement en fonction de divers critères.
Il reste donc encore des défis à relever pour garantir un accès équitable à l’IVG pour toutes les femmes en France, malgré les avancées législatives récentes.
Accès inégal à l’IVG en France
Dans un contexte d’inégal accès aux soins en France, l’accès à l’IVG est mis en lumière par un rapport parlementaire de 2020 soulignant des infrastructures insuffisantes dans certains départements. Ceci conduit à des inégalités territoriales, rallongeant les délais de consultation et les trajets pour les femmes. De plus, certains praticiens refusent de pratiquer des IVG en vertu de la clause de conscience, ce qui rallonge encore davantage les délais.
Fermetures de structures et disparités territoriales
Le nombre de centres d’IVG a diminué ces dernières années en France, avec la fermeture de 130 centres depuis 15 ans et de 45 établissements hospitaliers entre 2007 et 2017. La restructuration des maternités des hôpitaux publics a également entraîné une baisse des centres d’IVG. Cette situation a des répercussions importantes en région, touchant particulièrement les femmes des zones rurales en raison du déficit de praticiens.
Disparités régionales et impact socio-économique
La répartition de la pratique de l’IVG en France métropolitaine montre des disparités régionales importantes, avec des taux de recours variant du simple au double. Les femmes aux revenus les plus modestes ont plus souvent recours à l’IVG, comme le souligne la Drees. Il existe une corrélation nette entre le niveau de vie et le recours à l’IVG, les femmes les plus précaires y ayant recours davantage que les plus aisées.