Répression au Burkina Faso : la junte du capitaine Traoré s'attaque aux voix discordantes
3 minutesJunte du capitaine Traoré : les voix discordantes au front ou en prison
Au Burkina Faso, la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré fait taire les critiques en envoyant des personnalités au front ou en prison. Militants de la société civile, hommes politiques, hommes d’affaires ou militaires, au moins une vingtaine de voix discordantes ont disparu.
Arrestations et enlèvements de membres du Balai citoyen
Deux membres du mouvement Balai citoyen, Rasmane Zinaba et Bassirou Badjo, ont été enlevés par des individus armés et se trouvent actuellement en détention. Ces deux militants faisaient partie d’une liste de personnes devant être enrôlées de force par la junte, malgré une décision de justice en leur faveur. D’autres personnalités critiquant ouvertement le régime subissent le même sort.
Répression des opposants : une pratique systématique de la junte
La junte dirigée par le capitaine Traoré multiplie les arrestations et enlèvements de voix dissidentes, que ce soit des membres de la société civile, des défenseurs des droits humains, des politiciens ou des hommes d’affaires. Plus d’une vingtaine de personnalités sont actuellement portées disparues, alimentant les craintes d’une répression généralisée contre toute forme de contestation.
Multiples disparitions inquiétantes au Burkina Faso
Les personnalités les plus connues font l’objet de disparitions inquiétantes
L’ampleur des disparitions au Burkina Faso est telle que seules les personnalités les plus connues sont signalées dans les médias. L’une des disparitions les plus récentes et largement médiatisées est celle de l’avocat Guy Hervé Kam, enlevé par des hommes en civil à Ouagadougou dans la nuit du 24 au 25 janvier.
Enlèvements et arrestations de figures syndicales
Quatre jours après l’enlèvement de Guy Hervé Kam, une organisation syndicale qu’il défendait a également été visée par le régime. Le 29 janvier, des hommes en civil et en uniforme de la police ont tenté d’arrêter Moussa Diallo, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B). Malgré l’intervention de syndicalistes autour de son domicile, trois d’entre eux ont été arrêtés et sont restés portés disparus.
Moussa Diallo avait précédemment dénoncé les enlèvements de citoyens et les exécutions extrajudiciaires dans une émission télévisée.
Audition du Burkina Faso par l’ONU
Le Burkina Faso a été auditionné mercredi à Genève par le Comité des disparitions forcées de l’ONU. La délégation burkinabé a tenté de convaincre le comité de l’engagement du pays en matière de protection des droits humains, tout en reconnaissant que les services de renseignement burkinabés ont pu commettre des actes relevant du droit pénal. Le Comité des disparitions forcées de l’ONU devrait publier ses observations finales début mars sur le respect par le Burkina de la Convention internationale pour la protection des personnes contre les disparitions forcées.