Le Parlement polonais fait un pas vers la libéralisation de l'accès à la pilule du lendemain
2 minutesLe Parlement polonais adopte une loi libéralisant l’accès à la pilule du lendemain
La chambre basse du Parlement polonais a voté en faveur d’une loi qui vise à libéraliser l’accès à la pilule du lendemain, une mesure qui était auparavant restreinte par le gouvernement conservateur. La pilule était uniquement accessible sur ordonnance, mais cette nouvelle loi permettrait son accès à partir de l’âge de 15 ans sans prescription médicale.
Prochaine étape : Sénat et président à convaincre
La loi doit maintenant passer au Sénat et être signée par le président conservateur Andrzej Duda. Cette décision a été soutenue par 224 députés, tandis que 196 se sont opposés. La libéralisation de l’accès à la pilule du lendemain était l’un des engagements de la coalition pro-européenne qui a récemment pris le pouvoir en Pologne.
Position incertaine du président Duda
Cependant, la position du président Duda reste incertaine. En tant qu’allié de l’opposition conservatrice, il a exprimé des réserves concernant l’âge d’accès à la pilule du lendemain, estimant qu’il était trop bas. Il est donc essentiel de voir quelle décision il prendra concernant cette nouvelle loi.
La Pologne face à la controverse de l’avortement
La Pologne, un pays à tradition catholique, est confronté à une polémique concernant sa loi sur l’avortement, l’une des plus restrictives d’Europe. En effet, l’interruption volontaire de grossesse n’est autorisée qu’en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère. En 2020, la Cour constitutionnelle a jugé les avortements pour malformation fœtale comme étant “inconstitutionnels”.
Une proposition de loi controversée
La Plate-forme civique, partie de la majorité pro-européenne actuelle, a soumis une proposition de loi visant à libéraliser l’IVG jusqu’à douze semaines. Cependant, son adoption reste incertaine en raison des réserves exprimées par d’autres formations de la coalition.
Un recours aux méthodes illégales
En 2022, seuls 161 avortements légaux ont été réalisés en Pologne, comparé à environ 2 000 avant le durcissement de la loi en 2020. Selon des organisations féministes, environ 100 000 femmes interrompent chaque année leur grossesse en utilisant des pilules abortives, interdites dans le pays, ou en se rendant à l’étranger pour procéder à l’avortement.