Gabriel Attal annonce un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif EGalim alors que les agriculteurs se mobilisent sur le terrain
3 minutesGabriel Attal annonce un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif EGalim
Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé lors d’une conférence de presse un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif EGalim d’ici l’été prochain, en réponse à la colère des agriculteurs. Cette mesure vise à éviter que les agriculteurs ne vendent leurs produits à des prix inférieurs à leur coût de production.
Un point d’étape sur les mesures prises par le gouvernement
Gabriel Attal a dressé un bilan des 62 chantiers lancés par le gouvernement pour répondre aux revendications des agriculteurs. Selon lui, 100% des chantiers ont été ouverts et pour la moitié d’entre eux, les mesures ont été prises et les engagements tenus. Le premier ministre a également annoncé le lancement d’une mission parlementaire sur l’évolution de la loi EGalim afin qu’elle prenne mieux en compte le coût de production des agriculteurs.
Les contrôles se multiplient pour lutter contre les fraudes
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a déclaré que 1 400 contrôles avaient été menés sur les 200 plus grands industriels et cinq distributeurs, révélant 150 cas de non-conformité. Gabriel Attal a également souligné que les sanctions à l’encontre des fraudeurs seront renforcées, avec des contrôles plus stricts pour assurer le respect de la loi.
Contrôles européens de la grande distribution : des “préamendes” à plusieurs millions d’euros
Suite à des contrôles effectués, deux centrales d’achat européennes de la grande distribution ont été ciblées par des « préamendes » s’élevant à plusieurs « dizaines de millions d’euros», qu’elles ont deux mois pour contester, a fait savoir M Le Maire. En outre, le ministre de l’économie a annoncé que 1 000 établissements ont été contrôlés quant à l’origine française des produits vendus, et 372 se trouvaient en non-conformité.
Fin de mouvement des syndicats agricoles : le gouvernement sous pression
Après deux semaines de mobilisation en janvier, les principaux syndicats agricoles – la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les Jeunes Agriculteurs (JA) et la Coordination rurale (CR) – avaient annoncé la fin du mouvement, tout en donnant rendez-vous au gouvernement pour vérifier l’avancée concrète de l’application des mesures de l’exécutif. Pour peser jusqu’au bout, la FNSEA et les JA ont prévu, à Paris pour vendredi soir, un « cortège » d’agriculteurs, emmenés par quelques tracteurs, se terminant devant les portes du salon, où plusieurs d’entre eux pourraient camper jusqu’à la venue du président, le lendemain. La Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur, a prévu une manifestation vendredi à Paris.
Actions des agriculteurs sur le terrain : blocages et revendications
En parallèle, les actions ont repris sur le terrain. Comme un rappel du début du mouvement, quelque 70 kilomètres de l’autoroute A62 sont fermés à la circulation entre Agen et Montauban en raison d’un blocage d’agriculteurs. Dans le Pas-de-Calais, une vingtaine d’agriculteurs de la FDSEA (fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des JA ont mené mardi matin des opérations dans des supermarchés du Calaisis pour vérifier les lieux de production des produits alimentaires. Et mardi soir, près de Vesoul, une trentaine d’agriculteurs ont barré la route à un camion-citerne Lactalis d’une capacité de plus de 20 000 litres. Les paysans ont extrait le lait du camion – qui finissait sa tournée auprès des fermes à Dampierre-sur-Linotte – afin de le redistribuer aux éleveurs des environs, « pour nourrir les veaux ».