Opposants en danger : Rached Ghannouchi en grève de la faim
3 minutesUn opposant emblématique en grève de la faim
Rached Ghannouchi, le chef du parti d’opposition Ennahda, a entamé une grève de la faim pour protester contre la détention d’opposants en Tunisie et exprimer son soutien à ces derniers. En détention depuis avril 2023, M. Ghannouchi, âgé de 82 ans, a pris cette décision pour montrer sa solidarité envers les prisonniers en grève de la faim et soutenir l’ensemble des opposants incarcérés dans le pays.
Un mouvement de solidarité envers les opposants
Des figures politiques telles que Jawhar Ben Mbarek et Issam Chebbi, responsables du Front du salut national (FSN), principale coalition d’opposition en Tunisie, sont également en grève de la faim depuis huit jours pour demander leur libération. Ils dénoncent des poursuites arbitraires et une tentative du pouvoir en place d’éliminer les opposants de la scène politique. En septembre, ces mêmes personnalités avaient déjà observé une grève de la faim pendant plusieurs jours.
Des opposants poursuivis pour complot contre l’État
La plupart des opposants incarcérés en Tunisie sont accusés de “complot contre la sûreté de l’État”. Cette vague d’arrestations et de détentions a suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale et de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme. La situation politique en Tunisie demeure tendue, avec une répression croissante à l’encontre des voix dissidentes et une multiplication des violences et des arrestations.
Condamnation de M. Ghannouchi pour financement illégal et apologie du terrorisme
Au début du mois de février, M. Ghannouchi, figure politique majeure en Tunisie et opposant au président Kaïs Saïed, a été condamné à trois ans de prison pour financement “étranger” illégal de sa formation. Il s’agit d’une nouvelle affaire judiciaire qui s’ajoute à celle pour laquelle il avait déjà été condamné en mai 2023 à un an de prison pour “apologie du terrorisme”, une peine qui a été alourdie à quinze mois en appel en octobre de la même année.
Atteinte à la liberté d’expression et répression politique
M. Ghannouchi, membre du parti dominant Ennahda qui a dirigé les gouvernements tunisiens depuis la révolution de 2011, est devenu le symbole de l’opposition emprisonnée depuis que le président Saïed a pris le pouvoir par un coup d’État en juillet 2021. Depuis février 2023, une vague d’arrestations a eu lieu en Tunisie, touchant plus d’une vingtaine d’opposants, d’hommes d’affaires et d’autres personnalités qualifiés de “terroristes” par le président, sous prétexte de “complot contre la sécurité intérieure”.
Climat politique tendu en Tunisie
Cette répression politique et les atteintes à la liberté d’expression inquiètent de nombreux observateurs et organisations internationales, qui dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir en place en Tunisie. La condamnation de M. Ghannouchi pour des motifs contestés soulève des interrogations sur la véritable nature de la justice dans le pays et alimente les tensions au sein de la société tunisienne.