Nouveau tour de vis : les rouages du business lucratif de l'immigration clandestine à Mayotte
2 minutesNouveau tour de vis contre l’immigration illégale à Mayotte
Dans le village de Kangani, sur l’île d’Anjouan, les “kwassa-kwassa” restent à quai depuis que la France a annoncé un nouveau tour de vis contre l’immigration illégale.
Perché sur les montagnes de l’île d’Anjouan, le village de Kangani, aux Comores, est la dernière étape pour des milliers de migrants africains tentant de rejoindre clandestinement le département français de Mayotte. Mais ces temps-ci, les barques restent à quai : la France a annoncé un nouveau tour de vis contre l’immigration illégale.
Réactions des habitants de Kangani
Kangani est à seulement un bras de mer et quelque 70 km du 101e département français, Mayotte, avec 310 000 habitants, dont 48 % d’immigrés. L’île, malgré sa pauvreté, fait figure d’eldorado pour de nombreux Comoriens. Familles en quête d’une vie meilleure, chargent habituellement des barques en bois appelées “kwassa-kwassa” pour rejoindre Mayotte. Mais depuis les récentes mesures prises par la France, les rues de Kangani sont désormais calmes et tendues.
L’impact des nouvelles mesures
Des habitants en colère contre l’insécurité et l’immigration illégale érigent des barrages à Mayotte, tandis que Paris a annoncé la suppression du droit du sol sur l’île pour endiguer l’afflux de migrants. Les départs de “kwassa-kwassa” ont cessé en attendant un retour à la normale, causant frustration parmi les habitants de Kangani. Certains jeunes, interceptés par les autorités, attendent impatiemment de retenter la traversée vers Mayotte.
Dans ce contexte tendu, les habitants de Kangani expriment leur inquiétude quant aux conséquences de ces mesures sur leur vie quotidienne.
Le “pêcheur-passeur” : un business lucratif à Mayotte
Un homme, surnommé le “pêcheur-passeur”, demande entre 400 et 500 euros par personne et par tentative pour aider les gens à rejoindre l’île voisine, un véritable trésor dans un archipel pauvre de 870 000 habitants.
Des risques et des tragédies en mer
Malgré les dangers évidents, avec des embarcations qui chavirent régulièrement et de nombreux migrants disparus en mer entre les Comores et la France, certains sont prêts à tout pour tenter la traversée. Parmi eux, Jeansi, qui attend avec résignation le prochain départ d’un bateau pour la France.
Des enjeux financiers et humains
Le “pêcheur-passeur” fait face à de nombreux défis, dont les garde-côtes comoriens qui rackettent au moins 200 euros par traversée. Malgré ces obstacles, il continue à honorer ses commandes, comme celle d’un bœuf pour un mariage, qui coûte aux clients mahorais moins cher qu’à la maison.