Révision à la baisse des prévisions de croissance de la France pour 2024 : Bruno Le Maire annonce un effort immédiat de 10 milliards d'euros
3 minutesRévision à la baisse des prévisions de croissance de la France pour 2024
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé une révision à la baisse des prévisions de croissance de la France pour 2024, passant de 1,4% à 1%. Cette décision s’accompagne d’un “effort immédiat de 10 milliards d’euros d’économie” dès cette année, sans augmentation des impôts.
Contexte géopolitique et économique justifiant la nouvelle prévision
Bruno Le Maire a expliqué que cette nouvelle prévision de croissance prend en compte le contexte géopolitique actuel, notamment la situation en Ukraine, au Moyen-Orient, le ralentissement économique en Chine et la récession en Allemagne en 2023. Malgré ces défis, le gouvernement maintient son objectif d’abaisser le déficit public à 4,4% du PIB en 2024.
Estimations des différentes organisations économiques
L’OCDE, le FMI, la Banque de France ainsi qu’un consensus d’économistes interrogés par Bloomberg ont tous revu à la baisse leurs estimations de croissance pour la France en 2024, avec des chiffres oscillant entre 0,6% et 1%. Cette révision souligne les incertitudes économiques auxquelles le pays est confronté et la nécessité d’ajuster les politiques financières en conséquence.
Bruno Le Maire fait face à un ralentissement économique en 2024
En 2023, Bruno Le Maire avait déjoué les pronostics les plus pessimistes
La croissance avait atteint 0,9 %, selon l’Insee, un niveau très proche de son anticipation, soit 1 %. Mais cette résistance de la deuxième puissance économique de la zone euro, dans un contexte d’inflation encore mordante et de vives tensions géopolitiques, masque des évolutions très divergentes du PIB : un deuxième trimestre en croissance (+ 0,7 %), les trois autres en stagnation.
Ralentissement de l’économie en 2024
Le ralentissement est manifeste. L’activité en 2024 est rattrapée par la hausse des taux d’intérêt décidée pour contrer l’inflation, mais qui pèse sur les investissements des entreprises et des ménages. En Europe, le voisin allemand se porte mal. Avec notamment un ralentissement de l’inflation, le principal soutien à l’activité économique résiderait dans un regain – modéré – de l’appétit d’achat des ménages.
Prévisions économiques pour 2024
L’Insee prévoit une croissance de 0,2 % pour chacun des deux premiers trimestres de 2024. Avec un acquis de croissance estimé à 0,5 % à la mi-année, il faudrait une croissance du PIB de 1,2 % au troisième trimestre ainsi qu’au quatrième pour atteindre 1,4 %, que prévoyait le gouvernement. C’est « beaucoup », remarque-t-on à l’institut statistique.
Une croissance moindre viendra compliquer le difficile exercice de redressement des finances publiques que le gouvernement affiche comme une priorité. Plutôt que des hausses d’impôts, il table en effet sur un surplus d’activité ainsi que des économies considérables pour réduire une dette de plus de 3 000 milliards d’euros et ramener le déficit public à 4,4 % du PIB en 2024 (contre 4,9 % anticipés pour 2023), puis sous la limite européenne de 3 % en 2027. Après la fin des soutiens exceptionnels de crise cette année, l’objectif est d’économiser au moins 12 milliards d’euros par an à partir de 2025.