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Vers une augmentation majeure du nucléaire français : Agnès Pannier-Runacher demande plus de réacteurs EPR
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Vers une augmentation majeure du nucléaire français : Agnès Pannier-Runacher demande plus de réacteurs EPR

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Nucléaire français : Agnès Pannier-Runacher appelle à une augmentation du nombre de réacteurs EPR

Dans une interview accordée à la « Tribune Dimanche », Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, soutient la nécessité d’aller « au-delà des six premiers EPR » annoncés pour relancer le nucléaire en France. Cette déclaration intervient à quelques semaines de la présentation du projet de loi sur la souveraineté énergétique, où l’exécutif souhaite augmenter le nombre de réacteurs EPR sur le territoire français.

Vers une augmentation des réacteurs EPR en France

Depuis le discours de Belfort en février 2022, durant lequel Emmanuel Macron a annoncé la relance du nucléaire, le gouvernement a prévu la construction de six nouveaux EPR, avec la possibilité d’en ajouter huit de plus. Le président avait d’ailleurs déjà mentionné cette possibilité en décembre, en annonçant que des informations plus précises seraient communiquées « dans les prochains mois ».

Dans cette continuité, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, souligne dans une interview à la Tribune Dimanche du 7 janvier : « Il faut du nucléaire au-delà des six premiers EPR, car le parc historique ne sera pas éternel ». Selon l’hebdomadaire, le texte qui sera présenté en conseil des ministres acte la construction de ces huit réacteurs supplémentaires, mais ne fixe pas d’objectifs précis de développement des énergies renouvelables d’ici 2030.

La volonté de diversifier le mix énergétique

La ministre de la transition énergétique met en avant la nécessité d’aller au-delà du parc nucléaire actuel, afin de prévoir l’avenir. Alors que la France est fortement dépendante du nucléaire pour sa production d’électricité, Agnès Pannier-Runacher plaide pour une diversification du mix énergétique, en intégrant davantage les énergies renouvelables.

Cependant, le projet de loi sur la souveraineté énergétique ne précise pas les objectifs à atteindre en termes de développement des énergies renouvelables d’ici 2030. Cette absence d’objectifs précis peut susciter des interrogations quant à la volonté réelle du gouvernement de réduire la dépendance nucléaire et de favoriser la transition vers des sources d’énergie plus durables et respectueuses de l’environnement.

La France vise une réduction drastique des énergies fossiles d’ici 2035

La rédaction du texte « reste neutre technologiquement », a assuré Mme Pannier-Runacher, selon qui, pour faire passer en France de plus de 60 % à 40 % en 2035 la part des énergies fossiles dans le mix énergétique, « il s’agit d’engager, après 2026, “des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts” ». Une puissance qui correspond « à la puissance de huit EPR, sans graver dans le marbre telle ou telle technologie », a affirmé la ministre.

Un objectif audacieux et une révision de la précédente loi de programmation

Le texte, toutefois, « rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 », a dit la ministre qui n’a pas fermé la porte au fait d’aller encore plus loin, qualifiant de « bon objet de discussion avec les parlementaires » un objectif au-delà de ces quatorze réacteurs EPR.

Des mesures visant à réguler les prix et à protéger les consommateurs

Parmi les autres mesures portées par ce projet de loi, la ministre mentionne deux volets consacrés à la « régulation des prix » et à la « protection des consommateurs », qui prévoient notamment l’obligation pour les fournisseurs de « transmettre un échéancier mensuel et une estimation annuelle à chaque changement de contrat », ainsi que des sanctions plus rapides pour « les fournisseurs voyous ».

Par ailleurs, la ministre a fait savoir que la question des infrastructures de recyclage des combustibles nucléaires serait au menu du prochain Conseil de politique nucléaire (CPN), prévu en janvier, n’excluant pas de « construire de nouvelles capacités ».