Séisme meurtrier du Nouvel An au Japon : Les recherches désespérées pour retrouver les survivants
4 minutesJapon : le séisme du Nouvel An a fait 110 morts, selon un nouveau bilan
Les recherches pour retrouver les disparus se poursuivent
Les services de secours continuent, samedi 6 janvier, à fouiller inlassablement les décombres du séisme dévastateur dans le centre du Japon au Nouvel An qui a causé la mort d’au moins 110 personnes et en a blessé 510 autres, selon un dernier bilan. Environ 210 personnes restent par ailleurs portées disparues selon le décompte annoncé par les autorités locales, mais les espoirs de retrouver des survivants près de cinq jours après la catastrophe sont de plus en plus minces. La tâche des secouristes devait être rendue plus ardue encore par les conditions météorologiques, alors que pluie et neige étaient attendues ce week-end, avec des températures proches de zéro degré.
Un séisme dévastateur et ses conséquences
Le tremblement de terre de magnitude 7,6, survenu dans l’après-midi du 1er janvier dans la péninsule de Noto, a dévasté cette étroite bande de terre d’une centaine de kilomètres de long qui s’avance dans la mer du Japon, provoquant des glissements de terrain et faisant s’effondrer bâtiments et routes. La secousse, ressentie jusqu’à Tokyo, à 300 kilomètres de là, a aussi déclenché un tsunami : des vagues de plus d’un mètre de hauteur ont frappé les côtes à certains endroits, balayant des habitations et des routes en bord de mer et jetant des bateaux à l’intérieur des terres.
Des conditions précaires pour les rescapés
Plus de 30 000 personnes étaient réfugiées, samedi, dans quelque 350 centres d’évacuation selon le département d’Ishikawa, où est située la péninsule de Noto, dans des conditions souvent précaires, en particulier dans les zones les plus difficilement accessibles. Certains survivants ont regretté le manque d’équipements et de nourriture en quantité substantielle. Certains, comme Takushi, 59 ans, ont même choisi de ne pas se servir des rations alimentaires dans le but de les distribuer aux personnes âgées et aux enfants en bas âge. Les opérations de sauvetage se concentrent désormais sur les villages isolés, où la situation reste critique.
Isolement des victimes et conséquences matérielles post-séisme
Le gouverneur d’Ishikawa, Hiroshi Hase, a souligné vendredi que malgré les efforts déployés, l’isolement des victimes n’a pas encore été résolu de manière satisfaisante. En effet, près de 25 000 foyers étaient encore privés d’électricité tandis que plus de 70 000 habitations étaient sans eau samedi matin dans ce département ainsi que dans deux autres du nord du pays.
Appel aux précautions et à l’organisation des secours
Afin de faciliter les opérations de secours et l’acheminement des vivres aux personnes réfugiées, les autorités locales ont lancé un appel aux habitants extérieurs à la péninsule de Noto, une destination touristique habituelle, de ne pas se rendre dans la région pour des “déplacements non essentiels et non urgents”. De plus, ils ont demandé aux volontaires souhaitant participer aux opérations de déblaiement de patienter jusqu’à la fin du week-end de trois jours, le lundi étant férié, faute d’organisation pour pouvoir les accueillir et les orienter.
Aide internationale et rappel des risques sismiques au Japon
Le premier ministre, Fumio Kishida, a qualifié ce séisme, suivi de nombreuses répliques moins importantes, de “plus grave catastrophe” de l’ère Reiwa, débutée en 2019 avec l’avènement de l’empereur japonais Naruhito. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, ont proposé leur aide au Japon et de nombreux pays ont présenté leurs condoléances, y compris la Chine et la Corée du Nord, le dirigeant Kim Jong-un exprimant sa “profonde compassion” dans un message adressé à M. Kishida.
Il est important de rappeler que le Japon, situé sur la ceinture de feu du Pacifique, est l’un des pays les plus fréquemment touchés par les tremblements de terre. L’archipel nippon garde en mémoire le terrible séisme de magnitude 9 suivi d’un tsunami dévastateur en mars 2011 sur la côte nord-est du pays, qui a fait environ 20 000 morts et disparus. Cette catastrophe a également entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le plus grave depuis celui de Tchernobyl en 1986.