Affaire de botulisme au Tchin Tchin Wine Bar à Bordeaux : Mise en examen du gérant pour manquements graves aux règles d'hygiène
3 minutesMise en examen du patron du Tchin Tchin Wine Bar à Bordeaux
Le gérant du bar à vin Tchin Tchin Wine Bar à Bordeaux a été mis en examen mercredi pour plusieurs chefs d’accusation graves liés à une affaire de botulisme. Cette maladie a touché une quinzaine de personnes, dont une victime décédée, suite à la consommation de sardines en conserve. Le parquet de Bordeaux a précisé que le responsable de l’établissement avait été placé en garde à vue mardi avant d’être déféré mercredi pour sa mise en examen.
Manquements aux règles d’hygiène sanitaire et peines encourues
Les investigations menées ont révélé que le gérant du Tchin Tchin Wine Bar avait commis plusieurs manquements aux règles d’hygiène sanitaire, notamment en ce qui concerne la préparation des conserves artisanales. La procédure judiciaire est basée sur les chefs d’accusation d’“homicide et blessures involontaires”, “mise en danger de la vie d’autrui”, “non-assistance à personne en péril” et “mise en vente de denrées corrompues ou toxiques”. Les peines pouvant être infligées dans cette affaire vont de deux à cinq ans de prison et de 45 000 à 600 000 euros d’amende.
Contrôle judiciaire strict et conséquences pour l’activité du restaurant
Le parquet a également requis que le suspect soit placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer toute activité en lien avec la restauration. Cette décision est justifiée par le danger que représenterait une nouvelle infraction de la part du gérant, ainsi que la nécessité d’assurer la sécurité des consommateurs. Au total, seize clients, dont des étrangers, ont été identifiés comme des “cas suspects de botulisme” suite à leur consommation de sardines en conserve dans le restaurant pendant la période allant du 4 au 10 septembre. Il convient de noter que ces dates correspondent à la tenue de deux matchs du Mondial 2023 de rugby à Bordeaux, ce qui a un impact sur l’attractivité touristique de la ville.
Une femme de nationalité grecque décède à son domicile à Vincennes
Une tragique nouvelle est survenue le 12 septembre à Vincennes, dans le Val-de-Marne. Une femme de 32 ans, de nationalité grecque, a été retrouvée morte à son domicile. Les autorités ont rapidement identifié le botulisme comme la cause de son décès. Cette affection neurologique rare et grave est responsable de 5 à 10 % des décès liés à cette maladie.
Les autres victimes souffrent de « pathologies diverses »
Outre le décès de la femme grecque, quinze autres personnes ont été affectées par cette maladie. Le parquet a précisé que ces victimes présentaient des « pathologies diverses » liées au botulisme. Cette maladie est provoquée par une toxine puissante et est généralement due à une mauvaise conservation des aliments.
Les symptômes du botulisme incluent notamment des problèmes oculaires tels que la vision double, des difficultés à déglutir et, dans les cas les plus avancés, une paralysie des muscles, dont ceux impliqués dans la respiration.
Une enquête en cours pour déterminer l’ampleur de l’exposition et la prise en charge médicale
L’affaire a été confiée à plusieurs organismes compétents, dont la police judiciaire, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et la direction départementale de la protection des populations. Selon les premières informations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ vingt-cinq personnes ont été exposées à la bactérie responsable du botulisme.
Parallèlement à l’enquête sur l’exposition, les autorités mènent également des investigations pour évaluer la qualité de la prise en charge médicale des patients touchés par cette maladie. Les résultats de ces investigations permettront de déterminer les mesures appropriées pour éviter de futurs cas de botulisme et améliorer la prise en charge des victimes.