Attentat près de la Tour Eiffel : Les troubles psychiatriques et l'islamisme radical du suspect révélés
4 minutesAttentat près de la Tour Eiffel : Portrait du suspect
Placé en garde à vue après l’attaque survenue près de la Tour Eiffel, Armand Rajabpour-Miyandoab est un individu connu de la justice pour son islamisme radical et ses troubles psychiatriques. Ce Français d’origine iranienne avait déjà été arrêté et condamné par le passé pour un projet d’attaque à la Défense. Dans une vidéo récemment postée sur les réseaux sociaux, il a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI).
Le déroulement de l’attaque
Samedi soir, une agression au couteau et au marteau près de la Tour Eiffel a causé la mort d’un touriste allemand et blessé deux autres personnes. L’assaillant, identifié comme étant Armand Rajabpour-Miyandoab, a été rapidement arrêté après les faits et placé en garde à vue. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a pris en charge l’enquête pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Les motivations de l’assaillant
Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, au moment de l’attaque, Armand Rajabpour-Miyandoab a crié à plusieurs reprises « Allah akbar ! » (« Dieu est grand ! »). Le suspect a ensuite traversé le pont de Bir-Hakeim, agressant deux autres personnes en chemin. Il a été maîtrisé par la police à l’aide d’un Taser. Après son arrestation, il a déclaré aux policiers qu’il s’en prenait à la France en raison de sa complicité supposée avec les actions d’Israël à Gaza. Il aurait exprimé sa colère face aux morts de musulmans en Afghanistan et en Palestine. Peu avant l’attaque, une vidéo de revendication de son acte a été diffusée sur les réseaux sociaux, où il évoque l’actualité, le gouvernement et le meurtre de musulmans innocents. L’heure exacte de la publication de cette vidéo n’est pas encore connue, mais elle a été postée en même temps que l’attaque.
Un Franco-Iranien fiché S exprime son soutien aux jihadistes dans une vidéo
Dans une conférence de presse, le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a déclaré qu’Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien de 26 ans, avait exprimé son soutien aux jihadistes dans une vidéo en langue arabe. Cette vidéo avait été mise en ligne sur son compte X, anciennement connu sous le nom de Twitter. Le compte comportait de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et la Palestine en général. Dans la vidéo, Armand Rajabpour-Miyandoab faisait allégeance au groupe Etat islamique.
Un profil déjà connu des autorités
Né en France en 1997 de parents iraniens, Armand Rajabpour-Miyandoab réside dans l’Essonne. Il était déjà connu des autorités, étant fiché S. En 2016, il avait été interpellé par le renseignement intérieur (DGSI) pour un projet d’attaque à la Défense, dans les Hauts-de-Seine. À l’époque, il était soupçonné d’avoir projeté une attaque à l’arme blanche dans le quartier d’affaires parisien, sur incitation d’un djihadiste établi en Syrie, Maximilien Thibault, ancien membre de Forsane Alizza. Il avait été condamné à cinq ans de prison et avait été libéré en 2020 après quatre ans de détention. Depuis sa libération, il était placé sous contrôle judiciaire et sous Micas, un dispositif administratif visant à prévenir des actes de terrorisme.
Des troubles psychiatriques et un suivi médical
Armand Rajabpour-Miyandoab était connu pour ses troubles psychiatriques et son islamisme radical. Pendant sa détention, il avait bénéficié d’un traitement médical psychiatrique et avait continué à suivre un traitement après sa libération. Les premiers mois semblaient encourageants et il semblait s’être détaché de la religion. Cependant, depuis le printemps 2022, ses inquiétudes semblaient renaître. Selon le ministre de la santé, Armand Rajabpour-Miyandoab avait bien un suivi médical, mais il n’était pas nécessairement hospitalisé. Il devait suivre un traitement. En mars 2022, il aurait arrêté son traitement médicamenteux en accord avec son médecin. En août 2022, une expertise psychiatrique avait conclu à la nécessité d’un suivi psychologique et une injonction de soins avait été ordonnée par le juge de l’application des peines le 19 septembre 2022. Les soins conformes aux injonctions médicales avaient été prodigués à l’assaillant et les rendez-vous étaient respectés selon le rapport de fin de mesure du 15 mars. Au 21 avril 2023, le médecin coordonnateur du suivi des soins ne concluait pas à la nécessité de reprendre un suivi médicamenteux et aucune dangerosité d’ordre psychiatrique n’avait été identifiée.