La demande d'énergies fossiles défie les objectifs de l'ONU : l'inaction pourrait être dévastatrice
4 minutesLa demande d’énergies fossiles, « trop élevée » pour respecter les objectifs de l’ONU, selon l’Agence internationale de l’énergie
À quelques semaines de la 28ᵉ conférence des Nations unies sur le climat, qui se tiendra à Dubaï, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire la sonnette d’alarme. Selon le dernier rapport annuel de l’AIE, malgré l’essor des technologies propres, la demande d’énergies fossiles demeure « trop élevée » pour atteindre les objectifs de limitation du réchauffement climatique fixés par l’accord de Paris.
Maintien d’une demande élevée malgré la croissance des énergies propres
Dans son rapport, l’AIE affirme qu’avec la situation actuelle, la demande de combustibles fossiles restera bien au-dessus du niveau nécessaire pour atteindre l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Cet objectif vise à limiter la hausse des températures moyennes mondiales à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Malgré la croissance impressionnante des énergies propres observée dans les politiques actuelles, les émissions de gaz à effet de serre restent suffisamment élevées pour faire augmenter les températures d’environ 2,4 °C au cours de ce siècle. Selon l’AIE, il est encore possible d’infléchir la courbe des émissions pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, mais le chemin qui mène à cet objectif s’annonce extrêmement difficile.
Débats cruciaux sur l’avenir des énergies fossiles à la COP28
Ces conclusions sont publiées à quelques semaines de la 28e conférence des Nations unies sur le climat, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. L’avenir des énergies fossiles devrait être au cœur des débats lors de cet événement crucial. Les représentants des pays du monde entier seront réunis pour discuter des actions à entreprendre pour lutter contre le réchauffement climatique et limiter la dépendance aux combustibles fossiles.
Cette nouvelle mise en garde de l’AIE souligne l’urgence de trouver des solutions pour réduire la demande d’énergies fossiles et favoriser une transition vers des sources d’énergie plus propres et durables. La nécessité d’agir rapidement et de manière décisive devient de plus en plus pressante, afin d’éviter les conséquences dévastatrices d’un réchauffement climatique incontrôlé.
Les coûts de l’inaction pourraient être énormes
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment publié un rapport de 354 pages dans lequel elle met en garde contre les conséquences dramatiques de l’inaction face au défi climatique. Selon ce rapport, si aucune mesure significative n’est prise, les coûts pourraient être dévastateurs.
Des objectifs ambitieux pour 2030
Selon les projections de l’AIE, d’ici à 2030, le nombre de véhicules électriques dans le monde devrait être multiplié par dix par rapport à aujourd’hui. De plus, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial devrait approcher les 50 %, contre 30 % actuellement. Ces objectifs sont ambitieux, mais nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Des politiques plus fortes sont nécessaires
Bien que des progrès aient été réalisés, avec des investissements croissants dans les énergies propres (+40 % depuis 2020), l’AIE estime qu’il est indispensable de mettre en place des politiques plus fortes pour atteindre ces objectifs. Dans ce contexte, l’agence appelle à tripler la capacité d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
Il est également crucial d’abandonner l’idée selon laquelle le pétrole et le gaz restent des choix sûrs et sécurisants pour l’ensemble du monde. Selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, les marchés énergétiques traditionnels sont sujets à des tensions et à une volatilité croissante. Les affirmations de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), selon lesquelles les énergies fossiles seront encore nécessaires pendant de nombreuses années, ne sont donc pas fondées.
Pour relever ces défis, les gouvernements, les entreprises et les investisseurs doivent soutenir activement les transitions énergétiques propres. Il est essentiel de développer les technologies d’énergies décarbonées, non seulement pour préserver la sécurité d’approvisionnement, mais aussi pour créer des emplois et améliorer la qualité de l’air. Il ne s’agit plus de freiner ces transitions, mais bien de les soutenir activement.