Un accord historique d'indemnisation : Une étape majeure dans la lutte pour les droits des enfants autochtones au Canada
4 minutesUn accord historique d’indemnisation
La cour fédérale du Canada a donné son approbation à un accord historique d’indemnisation destiné aux enfants autochtones et à leurs familles. Cet accord prévoit le versement de plus de 23 milliards de dollars canadiens (15,8 milliards d’euros) en compensation des discriminations subies par ces enfants dans le système de protection de l’enfance.
Le litige qui a conduit à cet accord concerne le sous-financement des services destinés aux enfants autochtones par rapport à ceux destinés aux enfants non-autochtones. Bien que les enfants autochtones représentent moins de 8 % des enfants de moins de 14 ans au Canada, ils constituent plus de la moitié de ceux placés dans le système de protection de l’enfance, d’après un recensement de 2016. Cette situation de discrimination raciale a été dénoncée en 2007 par Cindy Blackstock, qui avait déposé une plainte devant le Tribunal canadien des droits de la personne.
Investissements pour réformer le système de protection de l’enfance
Outre les 23,4 milliards de dollars en compensation, cet accord comprend également des investissements de 20 milliards de dollars canadiens (13,75 milliards d’euros) destinés à réformer le système de protection de l’enfance. Ces investissements visent à améliorer les services et les conditions de vie des enfants autochtones, afin de mettre fin aux discriminations dont ils ont été victimes et de favoriser leur épanouissement.
Grâce à ces investissements, le gouvernement canadien espère instaurer une véritable égalité de traitement entre les enfants autochtones et les enfants non-autochtones, en termes d’accès aux services et de qualité de vie. Ce règlement marque une avancée significative dans la lutte contre la discrimination raciale au Canada et constitue une reconnaissance de l’injustice subie par les enfants autochtones et leurs familles.
L’espoir d’un soutien pour toutes les victimes
Ce règlement historique a été salué par Cindy Blackstock, qui a longtemps lutté pour la reconnaissance des droits des enfants autochtones. Elle a exprimé sa satisfaction en déclarant : “Je pense à toutes les victimes et j’attends avec impatience de voir le soutien offert à tous.” Cet accord représente un espoir pour toutes les familles autochtones qui ont été touchées par les discriminations du système de protection de l’enfance et qui attendent enfin une justice qui leur est due. L’approbation de cet accord par la cour fédérale marque une étape importante dans la lutte pour les droits des enfants autochtones au Canada.
Une compensation essentielle pour les victimes des pensionnats autochtones au Canada
La ministre des services aux peuples autochtones, Patty Hajdu, a souligné lors d’une conférence de presse que même si rien ne peut effacer le préjudice et la douleur causés par les pensionnats autochtones, une compensation est essentielle. Elle a qualifié cette journée d’historique pour le Canada et a affirmé que la contribution des organisations autochtones dans ce dossier permettra de faire avancer le pays sur le chemin de la réconciliation.
La révélation de tombes anonymes sur les sites des anciens pensionnats relance le débat sur l’assimilation forcée
Depuis le printemps 2021, la découverte de plus d’un millier de tombes anonymes sur les sites d’anciens pensionnats catholiques pour autochtones a mis en lumière un sombre chapitre de l’histoire du Canada. Cette découverte rappelle la politique d’assimilation forcée mise en place par le pays, considérée depuis 2015 comme un “génocide culturel”. Des révélations qui suscitent de vives émotions et ravivent le débat sur les injustices infligées aux peuples autochtones.
Les pensionnats autochtones, des lieux de séparation et de traumatisme
Du XIXe siècle aux années 1990, environ 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et placés de force dans 139 pensionnats maintenant fermés. Ces établissements ont été le théâtre d’une politique de séparation traumatisante, où les enfants ont été délibérément coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. Les conséquences de ces traumatismes se font toujours ressentir aujourd’hui dans les communautés autochtones du Canada. Cette situation a provoqué une indignation à l’échelle nationale et internationale, et même le pape François, lors de sa visite au Canada à l’été 2022, a exprimé ses excuses pour le mal infligé aux autochtones du pays.