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Les accusations d'antisémitisme envers Jean-Luc Mélenchon : une polémique qui divise la gauche

Les accusations d'antisémitisme envers Jean-Luc Mélenchon : une polémique qui divise la gauche

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Yaël Braun-Pivet accuse Jean-Luc Mélenchon de lui mettre “une nouvelle cible dans le dos”

La députée Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale et victime de menaces antisémites depuis des années, a vivement réagi aux propos du chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a critiqué le voyage en Israël de la députée, suscitant une vague de condamnations de la part de la majorité et d’une partie de la gauche. Yaël Braun-Pivet a déclaré être “très choquée” par les commentaires de Mélenchon. 

Les accusations d’antisémitisme envers Jean-Luc Mélenchon

La polémique a éclaté après que Jean-Luc Mélenchon a posté un message sur les réseaux sociaux dans lequel il critiquait le déplacement de Yaël Braun-Pivet en Israël. En réaction à une vidéo montrant un rassemblement pour la paix entre Palestiniens et Israéliens, Mélenchon a écrit : “Voici la France. Pendant ce temps, Mme Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !”. Ces propos ont été interprétés comme une accusation d’antisémitisme envers Mélenchon, notamment en raison de l’utilisation du mot “campe”, que Braun-Pivet a assimilé aux camps de concentration.

Une condamnation générale et des réactions vives

Le tweet de Mélenchon a été vivement condamné par les membres de la majorité, ainsi que par une partie de la droite et de la gauche. Les ministres Marc Fesneau et Oliver Dussopt ont qualifié le tweet de “honteux”. De son côté, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a écrit : “La collaboration, quatre-vingts ans plus tard”. Les réactions étaient tout aussi vives à gauche, avec des accusations qualifiées d’“abjectes” par la députée socialiste Valérie Rabault et de “pires sous-entendus aussi indignes qu’irresponsables” par le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse. Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a également dénoncé une “rhétorique antisémite” de la part de Mélenchon, tandis que la Licra a évoqué un “antisémitisme électoral”.

Mélenchon critiqué pour son déplacement en Israël

Le déplacement de Mme Braun-Pivet en Israël, organisé pour un voyage “de solidarité” avec le pays meurtri par les attaques du Hamas, a été vivement critiqué par plusieurs figures de la gauche.

Des critiques de la part de la gauche

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a qualifié ce déplacement de “faute politique majeure” et a annoncé que son mouvement comptait demander des comptes lors d’un débat à l’Assemblée nationale.

De son côté, Olivier Faure, chef de file du Parti socialiste (PS), a reproché à la présidente de l’Assemblée nationale de s’être rendue en Israël en compagnie du président du parti LR, Eric Ciotti, et du député LR Meyer Habib, qualifiés de “faucons, sur une ligne sans nuance”.

Divisions au sein de la gauche

Malgré ces critiques, la gauche a affiché ses divisions sur le sujet. Si LFI était présent lors d’un rassemblement à Paris pour réclamer l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la bande de Gaza, le PS, le Parti communiste français et Europe Ecologie-Les Verts ont décidé de ne pas répondre à l’appel.

Le texte du collectif appelant à manifester a d’ailleurs omis de qualifier le Hamas de “terroriste”, se contentant de condamner des “crimes de guerre”. La décision des socialistes de suspendre leur participation aux travaux de l’alliance à gauche a été perçue comme des “tentatives de division” par Manuel Bompard, qui estime que les membres de la coalition “s’isolent”.