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La persécution de la communauté LGBT+ au Nigeria : des arrestations sans condamnation
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La persécution de la communauté LGBT+ au Nigeria : des arrestations sans condamnation

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Au Nigeria, 76 personnes arrêtées pour avoir organisé un « mariage gay »

Plus de soixante-dix jeunes ont été arrêtés dans le nord-est du Nigeria pour avoir organisé un mariage gay, une pratique criminalisée dans le pays depuis 2014. Les forces de sécurité ont qualifié cet événement de “fête d’anniversaire” où l’un des participants devait se marier avec son fiancé.

Appel à la fin des intimidations envers la communauté LGBT+

Les violences envers la communauté LGBT+ sont monnaie courante au Nigeria. Amnesty International, une organisation de défense des droits humains, a appelé à mettre un terme à cette “chasse aux sorcières” et à protéger les droits des individus appartenant à cette communauté.

Les arrestations sans condamnation

Bien que les forces de sécurité aient organisé de nombreuses descentes lors de fêtes supposées célébrer des mariages homosexuels, aucune des personnes arrêtées n’a été condamnée jusqu’à présent. En août dernier, plus d’une centaine d’hommes avaient été arrêtés dans des circonstances similaires dans le sud-est du Nigeria. Il est important de souligner que le mariage entre personnes de même sexe est passible de quatorze ans de prison au Nigeria.

Amnesty International dénonce la “chasse aux sorcières” au Nigeria

L’organisation de défense des droits humains Amnesty International a vivement critiqué la récente vague d’arrestations de personnes homosexuelles au Nigeria. Elle qualifie ces actions de “chasse aux sorcières” et exige leur cessation immédiate.

Des lois sur l’homosexualité utilisées à des fins de harcèlement

Amnesty International souligne que dans une société où la corruption est endémique, la loi interdisant les relations entre personnes de même sexe est de plus en plus utilisée à des fins de harcèlement, d’extorsion et de chantage par les forces de l’ordre et d’autres membres du public. Cette utilisation abusive de la loi pose un grave problème pour les libertés individuelles et les droits humains au Nigeria.

Des arrestations sans poursuites judiciaires

Le mois dernier, dix-neuf personnes âgées d’une vingtaine d’années ont été arrêtées à Kano, la plus grande ville du nord du Nigeria, sous l’accusation d’avoir organisé un mariage gay. Cependant, ces suspects ont été remis en liberté sans être traduits en justice, mettant en évidence le manque d’application concrète de la loi.

L’Etat de Gombe, où ces arrestations ont eu lieu, est l’un des Etats du Nord à majorité musulmane où la charia islamique s’applique parallèlement au système judiciaire fédéral et à celui de l’Etat. Selon la charia, les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort. Cependant, cette sentence n’a jamais été appliquée dans le nord du Nigeria. Le porte-parole du NSCDC a refusé de préciser si les suspects arrêtés seraient inculpés en vertu de la charia ou du droit commun.