Argentine : Les tensions montent alors que Sergio Massa et Javier Milei s'affrontent au second tour de la présidentielle
3 minutesArgentine : Sergio Massa et Javier Milei au second tour de la présidentielle
Selon les résultats officiels partiels, les deux candidats se départageront lors d’un scrutin annoncé incertain, le 19 novembre.
Une élection présidentielle argentine sous tension
Le ministre de l’économie Sergio Massa et l’économiste ultralibéral Javier Milei sont arrivés en tête du premier tour de l’élection présidentielle argentine. Ils se disputeront un second tour le 19 novembre selon des résultats officiels partiels. Sergio Massa, candidat du bloc gouvernemental (centre gauche), a réussi à surmonter le handicap d’une inflation record et a obtenu 35,9 % des voix, tandis que Javier Milei, économiste ultralibéral “antisystème”, est arrivé en deuxième position avec 30,5 % des voix.
Un scrutin incertain pour l’Argentine
Il est rare que l’élection présidentielle argentine soit aussi incertaine. L’Argentine fait face à une inflation chronique, avec l’un des taux les plus élevés au monde (138 % sur un an). Javier Milei, économiste ultralibéral qui prône la diminution de l’État et remet en question la responsabilité humaine dans le changement climatique, a réussi à se positionner en tête des intentions de vote. Sergio Massa a quant à lui réussi à s’imposer malgré les difficultés économiques du pays et les critiques du gouvernement actuel. La confrontation entre ces deux candidats promet d’être serrée lors du second tour de l’élection présidentielle le 19 novembre.
Un ministre pragmatique et politique
En 2022, Massa, homme politique pragmatique, est nommé à la tête d’un “super ministère” chargé de redresser une économie en difficulté. Il réussit à maintenir le dialogue avec le FMI tout en prenant en compte les demandes des syndicats. Cependant, malgré ses efforts, le pouvoir d’achat continue de diminuer, ce qui lui vaut quelques critiques.
Promesse de stabilité et d’unité nationale
Pendant la campagne électorale, Massa met tout en oeuvre pour dissuader les électeurs de soutenir le mouvement de M Milei, qu’il assimile à un “saut dans le vide”. Il assure également que le pire de la crise économique est passé, notamment grâce à la fin de la sécheresse historique qui a eu un impact négatif sur les exportations. Il s’engage également à former un “gouvernement d’unité nationale” dans un pays fortement polarisé.
La lutte quotidienne des Argentins face à l’inflation et à la dévaluation
Les Argentins vivent au quotidien avec l’incertitude économique. L’inflation atteint des records, avec une augmentation de 12,4% en août et 12,7% en septembre, la plus élevée depuis trente-deux ans. Les prix des produits fluctuent chaque semaine, ce qui oblige les consommateurs à jongler avec différents moyens de paiement pour faire face à cette instabilité. Le taux de change officiel entre le peso et le dollar a fortement chuté ces deux dernières années, passant de 99 à 365, et atteignant près de 1 000 pesos au taux de change parallèle. Cette situation alimente l’angoisse des Argentins, qui se souviennent également de la dévaluation de 20% du peso après les résultats de la primaire d’août, qui a été perçue comme une “répétition” de l’élection présidentielle.