Attention : Les médicaments contre le rhume peuvent provoquer des risques graves pour la santé, prévient l'Agence nationale du médicament
3 minutesL’Agence nationale du médicament alerte sur les médicaments antirhume, Actifed Rhume, Humex, Rhinadvil et Dolirhume
L’Agence nationale du médicament (ANSM) a publié une alerte concernant certains médicaments antirhume couramment utilisés par les Français. Selon l’ANSM, l’utilisation de ces médicaments peut entraîner des risques graves pour la santé, notamment des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux. Dans un communiqué, l’ANSM déconseille donc fortement l’utilisation de comprimés tels que Actifed Rhume, Humex, Rhinadvil, Nurofen Rhume et Dolirhume, qui contiennent de la pseudoéphédrine.
Des alternatives pour le traitement du rhume
La directrice de l’ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, souligne qu’il existe des alternatives non médicamenteuses pour le traitement du rhume. Plutôt que de prendre des médicaments vasoconstricteurs par voie orale, elle recommande d’humidifier l’intérieur du nez à l’aide de solutions de lavage adaptées, telles que le sérum physiologique, les sprays d’eau thermale ou d’eau de mer. De plus, elle insiste sur l’importance de boire suffisamment pour soulager les symptômes du rhume.
Des réactions en chaîne contre l’utilisation de ces médicaments
L’avis de l’ANSM concernant l’utilisation des médicaments antirhume a été soutenu par plusieurs organismes médicaux et pharmaceutiques. Le Collège de la médecine générale, le conseil national professionnel d’ORL, l’ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine se sont tous associés à cet avis. Cependant, un représentant des laboratoires pharmaceutiques, NèreS, estime que le rapport bénéfice/risque de ces médicaments reste favorable et qualifie l’avertissement de l’ANSM de “prématuré”.
NèreS met en doute l’évolution de la pharmacovigilance
NèreS suggère que le nombre de cas de pharmacovigilance n’a pas évolué malgré le nombre élevé de boîtes de médicaments distribuées. Selon ses données, sur 1,16 milliard de boîtes dispensées au cours des seize dernières années, seuls 18 cas de syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES) ou de syndrome de vasoconstriction cérébrale (RCVS) ont été signalés. Cependant, il est précisé que seulement deux de ces cas peuvent être directement associés à la molécule, tandis que les 16 autres peuvent être attribués à d’autres facteurs confondants.
Réévaluation des vasoconstricteurs à l’échelle européenne
En février 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a demandé une réévaluation des vasoconstricteurs au niveau européen sur la base de nouvelles données. Malheureusement, les détails de ces données n’ont pas été précisés. Les conclusions de l’Union européenne concernant cette réévaluation sont encore en attente et la vente des médicaments en question reste autorisée pour le moment.
Le sort des médicaments entre les mains de l’Union européenne
L’avis de l’Union européenne déterminera la disponibilité de ces médicaments sur le marché. Il sera ainsi décidé s’ils doivent être maintenus, modifiés, suspendus ou retirés dans tous les pays membres. Il convient de noter que ces médicaments sont disponibles dans de nombreux pays sans nécessiter d’ordonnance.