Les Aborigènes dénoncent l'échec honteux du référendum sur leurs droits et appellent à l'action.
3 minutesLes Aborigènes dénoncent le résultat « honteux » du référendum sur leurs droits
Près de dix jours après le non des Australiens au référendum qui proposait de reconnaître les populations autochtones dans la Constitution australienne et de leur donner plus de droits, des dirigeants aborigènes ont brisé le silence qu’ils s’étaient imposé pour condamner l’échec de ce dernier, dénonçant la majorité « honteuse » qui s’y est opposée.
Une dénonciation cinglante dans une lettre ouverte
Dans une cinglante lettre ouverte adressée au gouvernement australien, des chefs aborigènes ont fustigé le point de vue « épouvantable et mesquin » de millions d’Australiens. Ils affirment ne pas accepter un instant que ce pays ne soit pas le leur et estiment que la majorité des Australiens a commis un acte honteux, sciemment ou non, sans qu’il n’y ait rien de positif à en retirer.
Un appel à l’union des peuples autochtones
Le document rassemble les opinions de dirigeants autochtones, de membres de leurs communautés et d’organisations qui ont soutenu le oui au référendum. Le partisan du oui, Sean Gordon, explique que la lettre n’a pas été signée afin que tous les membres des peuples autochtones du pays - aborigènes et insulaires du détroit de Torres - puissent s’y associer. Ensemble, ils représentent 984 000 personnes, soit 3,8 % de la population australienne.
Les Australiens rejettent la reconnaissance des premiers habitants et la création d’un conseil consultatif
Le 14 octobre, les Australiens ont voté majoritairement contre la modification de la Constitution de 1901 pour reconnaître les premiers habitants du pays. De plus, ils ont également rejeté la création d’un conseil consultatif, surnommé “La Voix”, qui aurait émis des avis sur les lois et les politiques publiques concernant les populations autochtones.
La création d’une “Voix” indépendante face aux injustices
Les rédacteurs d’une lettre ouverte ont annoncé leur intention de créer leur propre “Voix” pour faire face aux “injustices” subies par les peuples autochtones. Les dirigeants autochtones, qui avaient observé une “semaine de silence” en deuil du référendum, ont interprété cet échec comme un rejet massif de la part de la majorité blanche du pays.
Un référendum marqué par les divisions de la société australienne
Les partisans du oui considéraient ce référendum comme un moyen d’unir le pays et de guérir les blessures des injustices historiques subies par les peuples autochtones depuis la colonisation. Ces populations, avec une espérance de vie inférieure de huit ans, des conditions de vie plus précaires, une surreprésentation carcérale et un accès limité à l’éducation, ont été mises en avant pour convaincre les électeurs.
Cependant, la campagne électorale a révélé les profondes divisions qui persistent dans la société australienne, plus de deux siècles après l’arrivée des colons britanniques sur le territoire.