La droite populiste triomphe aux élections législatives suisses avec 29,2 % des voix : un tournant historique pour le pays
3 minutesLa droite populiste en tête aux élections législatives suisses avec 29,2 % des voix
Selon les premières projections, la droite populiste suisse remporte largement les élections législatives du dimanche 22 octobre, avec 29,2 % des voix. Cette victoire écrasante est révélée par la projection nationale de l’institut de gfsbern, réalisée pour le groupe audiovisuel public suisse SSR.
Les socialistes en deuxième position, les Verts reculent
Les résultats des projections indiquent que les socialistes (PS) arrivent en deuxième position avec un peu plus de 17 % des voix, légèrement en hausse par rapport aux élections précédentes. En revanche, les Verts essuient un recul avec seulement 9,1 % des voix, tandis que les Vert’libéraux n’obtiennent que 7,1 %.
La déception est palpable chez les Verts, dont le vice-président, Nicolas Walder, constate que “c’est à peu près deux tiers de la vague verte” qui a diminué. Selon lui, la population suisse a été amenée à s’intéresser davantage à d’autres priorités, telles que le pouvoir d’achat et l’insécurité. De son côté, la vice-présidente de l’Union démocratique du centre (UDC), Céline Amaudruz, exprime sa grande satisfaction face à ces résultats.
Renouvellement du Parlement suisse
La Suisse, pays alpin comptant environ 8,8 millions d’habitants, renouvelle ses deux cents députés du Conseil national au scrutin proportionnel, ainsi que ses quarante-six sénateurs du Conseil des Etats au scrutin majoritaire. La composition de la chambre haute, contrôlée par la droite libérale et le centre, ne varie que très peu au fil des élections. Les parlementaires élus désigneront le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral, le gouvernement suisse, dont les sept portefeuilles ministériels sont partagés entre les quatre premiers partis.
L’UDC remporte des élections suisses en misant sur l’immigration
L’Union démocratique du centre (UDC), parti politique suisse connu pour sa position anti-immigration, a remporté les élections en misant sur ce thème clé. Les sondages suggèrent que Les Verts ont peu de chances d’obtenir leur premier siège.
L’UDC a axé sa campagne sur la défense de la « neutralité stricte » de la Suisse qui ne fait pas partie de l’Union européenne, critiquant l’alignement de Berne sur les sanctions prises par l’UE après l’invasion russe en Ukraine. Cependant, le parti a principalement centré sa campagne sur son thème de prédilection, à savoir la lutte contre « l’immigration de masse », qu’il accuse d’être responsable de la criminalité, de l’explosion des coûts sociaux et de la hausse de la consommation d’électricité.
Un discours persuasif malgré les critiques
« La situation en Suisse est grave, on a une immigration de masse, on a de grands problèmes avec les personnes qui demandent l’asile. La situation de la sécurité n’est plus la même qu’avant », a déclaré Thomas Aeschi, président du groupe parlementaire UDC. Malgré les critiques adressées au parti pour son flirt avec l’extrême droite, le discours de l’UDC continue de séduire la population. Les Suisses, parmi les plus riches au monde avec un taux de chômage d’environ 2 % et un PIB par habitant très élevé, sont nombreux à avoir peur que la situation ne se détériore davantage.
Un regain de popularité pour l’UDC
L’UDC avait pour objectif de récupérer les quelque 100 000 électeurs perdus il y a quatre ans. Le président du parti, Marco Chiesa, avait confié avant les élections que ce pari était réalisable. Et le résultat semble en effet proche des 29,4 % obtenus en 2015, lors de la crise migratoire européenne. Il s’agit alors non seulement de son meilleur score, mais aussi « du meilleur score de tous les partis en Suisse depuis l’introduction de la proportionnalité en 1919 », selon Sean Müller, professeur à l’Institut d’études politiques de l’Université de Lausanne.