Le « bonus réparation » en 2024 : des bénéfices augmentés et de nouveaux produits inclus
3 minutesLe « bonus réparation » augmenté et élargi à de nouveaux produits en 2024
Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé le 20 octobre que le « bonus réparation », dispositif visant à encourager la réparation des produits défectueux plutôt que leur remplacement, sera amélioré et élargi à partir du 1er janvier 2024. Cette mesure vise à favoriser l’économie circulaire et à réduire les émissions de CO2.
Simplification et extension du dispositif
Afin de faciliter les démarches, le nombre de réparateurs agréés, actuellement de 4 300, sera doublé l’année prochaine. De plus, les réparations à distance seront désormais incluses dans le dispositif. Par ailleurs, le critère de la « casse accidentelle », tel qu’un écran de smartphone cassé ou une poignée de lave-linge, sera éligible progressivement. Une réduction de 25 euros sera appliquée sur la facture du consommateur lorsqu’il fera réparer son écran de smartphone cassé.
Une augmentation et une extension des bénéfices
Le bonus réparation sera également augmenté de 5 euros pour plus d’une vingtaine de produits et doublé pour les lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, téléviseurs et aspirateurs. Le ministre souligne que si chaque ménage conservait ses appareils électroménagers pendant un an de plus, les émissions de CO2 de la métropole Aix-Marseille seraient évitées, soit deux millions de tonnes. De plus, une majoration de 20 % sera appliquée lorsque des pièces issues de l’économie circulaire seront utilisées pour la réparation.
Ces mesures ont pour objectif de démontrer qu’il est possible de concilier croissance économique et durabilité. Le ministre a fait cette annonce lors d’un discours à Selongey, en Côte-d’Or, à l’occasion du 70e anniversaire de la fameuse Cocotte-Minute, inventée en 1953 par le groupe français Seb, leader du petit équipement domestique. Christophe Béchu a salué cette entreprise en soulignant qu’elle était la preuve vivante qu’une croissance économique durable était possible.
Seb met l’accent sur la réparabilité des produits
Seb, le géant de l’électroménager, se vante d’avoir “dans son ADN la réparabilité”, affirmant pouvoir remettre en état des appareils âgés de plus de 40 ans, selon son président-directeur général, Thierry de La Tour d’Artaise. Ce dernier rappelle que d’autres marques ont volontairement entravé la réparation de leurs produits, ce qui n’est pas acceptable. Selon lui, il est anormal que dans deux tiers des cas, les appareils soient jetés, et que seulement un million de smartphones sur les 16 millions vendus en France chaque année soient réparés.
Mise en place d’un bonus réparabilité
Lors de sa visite chez Seb, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie, a annoncé la mise en place d’un bonus “réparabilité” prévu par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) votée en février 2020. Les produits jugés “réparables” bénéficieront d’une réduction de prix allant de 10 euros à 40 euros, tandis que les produits considérés comme “non-réparables” verront leur prix augmenter du même montant.
Selon M. Lescure, l’objectif est d’encourager l’achat de produits réparables. Une “note de réparabilité” sur une échelle de 10 sera attribuée à un large éventail de produits, dont la liste sera établie lors d’une consultation qui sera lancée prochainement. Cette mesure s’inscrit dans la lutte contre l’obsolescence programmée.
Une guerre déclarée contre l’obsolescence programmée
Dans sa lutte contre l’obsolescence programmée, le ministre délégué chargé de l’industrie affirme que leur objectif est de déclarer la guerre à cette pratique. Selon lui, il est crucial de promouvoir la réparation des produits afin de prolonger leur durée de vie et de réduire ainsi la quantité de déchets électroniques. La mise en place d’un bonus réparabilité et d’une note de réparabilité vise à responsabiliser les fabricants et les consommateurs dans leur choix de produits durables et réparables.