Résultats décevants et mobilisation à Saint-Malo : l'athlétisme français se prépare pour Paris 2024 !
4 minutesParis 2024 : Mobilisation de l’athlétisme français à Saint-Malo dans la dernière ligne droite olympique
Des résultats décevants et un séminaire pour retrouver la motivation
A neuf mois des Jeux olympiques, les différentes disciplines de l’athlétisme français sont pointées du doigt pour leur manque de résultats au cours des dernières années. Afin de remotiver les troupes, la Fédération française d’athlétisme a organisé un séminaire d’une semaine à Saint-Malo, en Bretagne.
Pendant cette semaine, du lundi 16 au vendredi 20 octobre, une vingtaine d’athlètes sélectionnés pour leur potentiel à décrocher une médaille aux JO de Paris 2024 ont participé à cet événement. Ils étaient accompagnés de leurs entraîneurs et encadrés par Romain Barras, directeur de la haute performance de la FFA, et Mehdi Baala, directeur de l’équipe de France.
Un discours mobilisateur au lieu des remontrances
Suite aux résultats décevants aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021 et aux Mondiaux de Budapest 2023, qui n’ont rapporté qu’une seule médaille, l’heure n’est plus aux remontrances pour la Fédération française. Au contraire, un discours mobilisateur est mis en avant lors de ce séminaire.
Bien que la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera, n’ait pu être présente en raison de contraintes d’agenda, elle manifeste un réel intérêt pour le dossier. Elle a notamment insisté sur la priorisation du suivi d’une quinzaine d’athlètes, contrairement à l’avis de Romain Barras qui préconisait une trentaine. Finalement, 21 athlètes étaient présents à Saint-Malo.
De plus, la ministre a demandé la présence des entraîneurs personnels des sportifs lors du séminaire. Bien qu’elle n’ait pas pu être présente physiquement, elle a réalisé une intervention de vingt minutes en visioconférence, ce qui a été apprécié par Romain Barras et les athlètes, même s’ils auraient préféré sa présence en personne.
Des athlètes motivés et des questions pertinentes
Lors des échanges avec la ministre Oudéa-Castera, Sasha Zhoya, grand espoir du 110 mètres haies âgé de 21 ans, a soulevé la question de la responsabilité de chaque sportif sur sa propre performance. Une autre athlète a interrogé la ministre sur les raisons pour lesquelles les mesures mises en place à moins d’un an des Jeux n’avaient pas été initiées plus tôt.
Ces questions, ainsi que la mobilisation de la Fédération française et l’engagement de la ministre, montrent que l’athlétisme français cherche activement à trouver des solutions pour améliorer ses résultats et se préparer au mieux pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Une équipe dédiée à la performance pour professionnaliser l’athlétisme
Depuis septembre 2022, une cellule d’optimisation de la performance dirigée par Bertrand Valcin et Hugo Maciejewski travaille spécifiquement à la professionnalisation de l’athlétisme en France. Dans cette perspective, plusieurs experts ont été recrutés : une préparatrice mentale, une data analyste, un physiologiste et un nutritionniste, ce dernier ayant rejoint l’équipe en septembre dernier.
Objectif : accompagner les athlètes vers l’excellence
L’objectif de cette initiative est de combler les lacunes et d’être au plus près des athlètes dans leur préparation et leur performance. M. Valcin souligne que l’athlète reste le principal moteur de sa performance, mais il est essentiel de l’accompagner au mieux dans son parcours. Il reconnaît néanmoins que certains aspects doivent encore être améliorés pour répondre pleinement aux besoins des athlètes.
Quentin Bigot, une chance de médailles aux Jeux de Paris 2024
Le lanceur de marteau Quentin Bigot, absent lors des championnats de Budapest cet été, sera l’une des rares chances de médailles pour la France lors des Jeux de Paris en août 2024. Pour se préparer à cet événement majeur, il a travaillé intensivement à Saint-Malo, en accordant une grande importance à la technique. Il souligne que les journées sont bien remplies et qu’il ne se contente pas de séances de récupération dans les bains à remous.
A neuf mois de la compétition olympique, Quentin Bigot refuse de se laisser envahir par l’anxiété. Il reconnaît que quelque chose se prépare, mais il ne se réveille pas chaque matin en se disant que cet événement sera le plus important de sa carrière. Cette approche est soutenue par Jean Galfione, champion olympique du saut à la perche en 1996, qui a souligné l’importance de ne pas tout bouleverser l’année des Jeux, mais plutôt de se concentrer sur d’autres aspects tels que la récupération et l’assiduité.
Amélie Oudéa-Castera, dans une réunion qui a suivi les championnats de Budapest, a rappelé que la France n’est pas une grande nation de l’athlétisme, mais qu’elle doit tout mettre en œuvre pour faire de son mieux lors des Jeux de Paris. Dans ce contexte, elle a insisté auprès de Romain Barras sur la nécessité de provoquer un déclic chez certains athlètes afin d’atteindre leurs meilleurs niveaux de performance.