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L'ONU se retire du Mali : la junte crie à la trahison et accuse la France de favoriser les groupes djihadistes
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L'ONU se retire du Mali : la junte crie à la trahison et accuse la France de favoriser les groupes djihadistes

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L’ONU se retire du Mali, la junte dénonce une « trahison » et accuse la France

La tension monte au Mali alors que la junte au pouvoir dénonce une “énième trahison” dans le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies (Minusma). La junte accuse la France de favoriser les groupes djihadistes en accélérant ce retrait.

La rivalité pour le contrôle du territoire s’intensifie

Depuis leur arrivée au pouvoir en 2020, les colonels maliens ont demandé et obtenu le départ de la Minusma, présente dans le pays depuis 2013 pour lutter contre le djihadisme et résoudre la crise profonde. La Minusma doit quitter le pays d’ici la fin de l’année, mais ce départ a exacerbé les rivalités entre les différents groupes armés qui se disputent le contrôle du territoire. Les groupes séparatistes touaregs ont repris les hostilités contre l’Etat central et le groupe islamiste lié à Al-Qaida, le GSIM, multiplie les attaques contre les positions militaires.

Le retrait de la Minusma sous tension

Dans le cadre de son retrait, la Minusma a déjà transféré quatre de ses camps aux autorités maliennes et doit en libérer plusieurs autres dans les prochains jours ou semaines dans la région de Kidal, au nord du pays. Cependant, ce retrait se déroule dans un climat d’attaques constantes, ce qui suscite des critiques à la fois de la part des autorités maliennes et des groupes rebelles. La situation reste tendue et l’issue de ce retrait de la Minusma reste incertaine.

Un changement de calendrier perturbe les plans de l’armée malienne

Dans une vidéo diffusée par la télévision d’État malienne mardi soir, El Hadj Ibrahima Dieng, un haut responsable de la mission, a reconnu que l’évolution de la situation sécuritaire nécessitait une procédure accélérée pour la libération des emprises de la Minusma. Il a précisé que cette procédure serait menée en concertation avec toutes les parties concernées.

Cependant, ce changement de calendrier a bouleversé les plans de l’armée malienne, qui compte bien ne pas laisser les emprises aux groupes armés. Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien, a réagi en accusant l’ancien allié français de chercher à accélérer le mouvement de la Minusma. Selon lui, la junte française fait tout son possible pour faire fuir la Minusma au lieu d’organiser un retrait ordonné. Ces déclarations ont été diffusées mercredi soir par la télévision d’État.

Des accusations de trahison

Le colonel Abdoulaye Maïga a également déclaré dans le communiqué que les objectifs de cette fuite orchestrée, en prétextant des raisons fallacieuses et en violation du calendrier de cession des emprises aux autorités maliennes, constituent une énième trahison dont sont victimes les forces armées et de sécurité du Mali. Selon lui, cette fuite vise à équiper les groupes terroristes en abandonnant délibérément des armes et des munitions, facilitant ainsi leur action destructrice. Cependant, il n’est pas clair à qui cette accusation de trahison est adressée.

La Minusma pourrait détruire des équipements sensibles

La Minusma a averti lundi qu’elle pourrait être contrainte de détruire ou de mettre hors service des équipements sensibles qu’elle n’aurait pas pu évacuer. Cette décision soulève des préoccupations quant à l’impact sur la sécurité et la stabilité de la région, ainsi que sur la mission de la Minusma elle-même.

En 2022, les colonels maliens ont rompu leur alliance militaire avec la France et ont désigné l’ancienne puissance coloniale puis alliée comme responsable d’une grande partie des problèmes du pays. Cette rupture a eu des conséquences sur la collaboration entre les deux parties et a contribué à la tension actuelle dans la région.