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Elections en Pologne : l'opposition pro-européenne triomphe, mais le défi du veto présidentiel reste à relever
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Elections en Pologne : l'opposition pro-européenne triomphe, mais le défi du veto présidentiel reste à relever

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Elections en Pologne : victoire confirmée de l’opposition pro-européenne

Les résultats partiels quasi complets des élections législatives en Pologne confirment la victoire de l’opposition centriste pro-européenne. Ces élections, jugées cruciales pour l’avenir du pays, ont enregistré un record de participation, avec 74,25% des électeurs qui se sont rendus aux urnes.

Fin du règne du PiS

Selon les résultats partiels, le parti populiste nationaliste Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis huit ans, n’obtient pas de majorité. Avec 35,58% des voix, le PiS est en tête du scrutin, mais l’opposition composée de la Coalition civique, du parti la Troisième Voie et de la Gauche obtient ensemble plus de 53,52%. Donald Tusk, le président de la Coalition civique, s’est exprimé dès dimanche soir, affirmant que la Pologne avait gagné et que la démocratie avait triomphé.

Projection des sièges

Selon les projections de l’institut de sondage Ipsos, la Coalition civique de Donald Tusk obtiendrait 158 sièges, la Troisième voie 61 sièges et la Gauche 30 sièges, soit un total de 249 sièges pour l’opposition pro-européenne sur 460. Le PiS obtiendrait 196 sièges et la Confédération d’extrême droite, un allié potentiel du PiS, obtiendrait 15 sièges.

La Commission électorale devra annoncer les résultats définitifs et le partage des sièges mardi. Cette victoire de l’opposition pro-européenne marque la fin d’une période de gouvernement du PiS et ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir de la Pologne.

Les femmes et les jeunes se mobilisent massivement pour les élections en Pologne

Selon Justyna Kajta, sociologue de l’université SWPS à Varsovie, un changement significatif s’est produit lors des récentes élections en Pologne. Alors qu’auparavant, il était courant que près de la moitié des femmes ne votent pas, il semblerait que cette fois-ci, elles aient été plus nombreuses que les hommes à se rendre aux urnes. En effet, environ 74% des femmes ont participé aux élections, contre 72% des hommes.

De plus, Justyna Kajta souligne que la mobilisation des jeunes âgés de 18 à 29 ans a également été remarquable. Près de 70% d’entre eux se sont mobilisés, comparé à seulement 46% il y a quatre ans. Cette augmentation significative témoigne de l’intérêt croissant des jeunes pour la politique et leur volonté de participer activement.

Des enjeux clés autour de la loi sur l’avortement et des relations avec l’Union européenne

La Pologne, un pays conservateur où le pouvoir est proche de l’Église catholique, possède l’une des lois sur l’avortement les plus restrictives d’Europe. L’interruption volontaire de grossesse n’est autorisée qu’en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie ou la santé de la mère ou de l’enfant.

Au cours de la campagne électorale, Donald Tusk, un ancien haut responsable de l’Union européenne, a promis de libéraliser le droit à l’avortement. Il s’est également engagé à rétablir de bonnes relations avec Bruxelles et à débloquer les fonds européens qui étaient gelés en raison de différends avec les gouvernements précédents dirigés par le PiS (Parti Droit et Justice). Il s’est montré confiant quant à la possibilité de constituer une coalition afin de réaliser ces promesses.

Cependant, les analystes avertissent que toute coalition gouvernementale formée par l’opposition actuelle pourrait être fréquemment en conflit avec le président Andrzej Duda, un proche du PiS. Malgré un taux de participation élevé, M. Duda n’a pas encore annoncé à qui et quand il confiera la formation du nouveau gouvernement.

Les résultats préliminaires ne donnent pas l’avantage à l’opposition pour contourner le veto présidentiel

Les résultats préliminaires ne montrent pas que l’opposition a obtenu la majorité des trois cinquièmes nécessaire pour contourner le veto présidentiel. Cela signifie que les alliés potentiels de l’opposition devront travailler activement pour atteindre une majorité parlementaire de plus de deux tiers afin de pouvoir mettre en place leurs politiques et réformes proposées. La possibilité d’accords et de compromis deviendra donc essentielle pour la construction d’une coalition stable et efficace.