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Cyber-harcèlement en France : une enquête révèle une alarmante prévalence chez les familles
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Cyber-harcèlement en France : une enquête révèle une alarmante prévalence chez les familles

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Cyber-harcèlement : une prévalence alarmante chez les familles françaises

Selon la troisième édition de l’étude Caisse d’Epargne - Association e-Enfance/3018, le cyber-harcèlement constitue un problème qui touche une famille française sur quatre. Cette enquête met également en évidence une augmentation significative de l’utilisation des réseaux sociaux chez les enfants âgés de 8 à 10 ans et s’intéresse au phénomène des enfants auteurs de cyber-harcèlement.

Un quart des jeunes témoins de cyber-harcèlement et une large majorité inscrite sur les réseaux sociaux

Selon les résultats de cette étude réalisée par l’institut Audirep en juin 2023 auprès de 1 200 binômes parents-enfants, 24 % des familles ont été confrontées au moins une fois au cyber-harcèlement. De plus, un quart des jeunes déclarent avoir déjà été témoins de tels actes. Ces chiffres confirment la tendance observée lors des précédentes éditions de cette étude : en 2021, 20 % des élèves de l’école primaire, du collège et du lycée avaient déjà été victimes de cyber-harcèlement.

Une donnée inquiétante est la forte présence des enfants sur les réseaux sociaux, avec 86 % des enfants répondants inscrits sur ces plateformes. Notamment, la part d’enfants âgés de 8 à 10 ans sur les réseaux sociaux a connu une progression importante. En 2021, seuls 27 % des élèves de l’école primaire étaient présents sur les réseaux sociaux, alors qu’aujourd’hui ils seraient 67 %. Cette situation est considérée comme “très préoccupante” par Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance, qui souligne que les réseaux sociaux ne sont normalement pas destinés aux utilisateurs de moins de 13 ans.

Les causes de cette tendance alarmante

Selon Mme Atlan, cette augmentation de l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants de 8 à 10 ans s’explique par le rajeunissement de l’âge d’obtention du premier téléphone, souvent un smartphone faute d’alternative. De plus, elle souligne également “l’explosion de TikTok dans les familles depuis le confinement”. Cette application, très prisée par les jeunes, est la deuxième la plus utilisée après YouTube. En ce qui concerne les collégiens et lycéens, Justine Atlan mentionne le succès de Snapchat et des applications de messagerie comme Whatsapp. Elle déplore également le manque de réactivité de la filiale de Meta lorsqu’il s’agit de répondre aux alertes émises par e-Enfance.

Etude révèle les conséquences du cyber-harcèlement sur les enfants

Une étude récente révèle que plus de la moitié des répondants qui ont été confrontés au cyber-harcèlement ont subi des perturbations dans leur scolarité, leur santé et leur sommeil. De plus, un inquiétant 31% ont même pensé au suicide. Ces résultats alarmants soulignent l’impact néfaste de ce phénomène sur la vie des jeunes.

Les parents préoccupés par l’influence des réseaux sociaux

Les parents des enfants concernés sont également inquiets de l’impact des réseaux sociaux sur le comportement de leurs enfants. En effet, 89% d’entre eux estiment que l’usage répété des réseaux sociaux a des conséquences négatives sur leurs enfants. Ils demandent donc davantage de formation, d’accompagnement ainsi qu’un renforcement des sanctions contre les auteurs de harcèlement en ligne. De plus, 70% des parents interrogés admettent ne pas avoir réellement le contrôle des activités en ligne de leurs enfants.

Les enfants auteurs de cyber-harcèlement également ciblés

Pour la première fois, cette étude s’est également intéressée au cas des enfants auteurs de cyber-harcèlement, ainsi qu’à ceux qui participent involontairement à des campagnes de violence en ligne. Les résultats révèlent que 6% des enfants répondants font partie de ces groupes. Parmi eux, 47% expliquent avoir participé à ces phénomènes “pour rigoler” et 29% “pour faire comme les autres”. Bien que 87% aient compris les conséquences de leurs actes, l’étude précise que 30% ont récidivé par la suite.

Le 3018 désigné comme numéro national unique et gratuit pour lutter contre le harcèlement

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a récemment annoncé la désignation du 3018, dirigé par l’association e-Enfance, comme numéro national unique et gratuit pour signaler toutes formes de harcèlement. Cette initiative vise à offrir une solution accessible à tous ceux qui sont victimes de harcèlement en ligne, en espérant ainsi réduire l’impact de ce phénomène sur la vie des jeunes.