Frère de Mohamed Lamine Aberouz placé en détention provisoire : Menaces de mort et pression sur les témoins
3 minutesAttentat de Magnanville : le frère de Mohamed Lamine Aberouz placé en détention provisoire
Le frère aîné de Mohamed Lamine Aberouz, condamné pour complicité d’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville en 2016, a été placé en détention provisoire. Charaf-Din Aberouz comparaîtra pour menaces de mort contre un avocat.
Demande de renvoi de son procès
Convoqué en comparution immédiate le 16 octobre, Charaf-Din Aberouz a demandé le renvoi de son procès. Âgé de 37 ans, il avait assisté au procès de son cadet qui s’est terminé par une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. Mohamed Lamine Aberouz a décidé de faire appel.
Soupçons de pression sur les témoins
Le 4 octobre, Charaf-Din Aberouz a été entendu en tant que témoin. Certains témoins ont modifié leurs déclarations faites lors de l’enquête après avoir été en contact avec lui. L’avocat Thibault de Montbrial, représentant de la famille de l’agente administrative tuée dans l’attentat, s’est interrogé sur une possible pression exercée par Charaf-Din Aberouz sur ces témoins. Cela a créé un incident d’audience le 5 octobre, suivi d’un autre le 6 octobre.
Soupçonné d’avoir proféré des menaces lors d’une suspension d’audience
Charaf-Din Aberouz, proche de Larossi Abballa, a été soupçonné d’avoir proféré des menaces lors d’une suspension d’audience. Selon le parquet, il se serait dirigé vers le box de son frère et lui aurait dit : “t’inquiète, il est mort”, tout en mimant avec son doigt un égorgement et en montrant le banc des avocats des parties civiles. Ces propos ont été entendus par un gendarme et rapportés à Me de Montbrial.
Placement en détention provisoire jusqu’au procès
Lors de l’audience en comparution immédiate, l’avocate du prévenu avait demandé son placement sous contrôle judiciaire. Cependant, le tribunal a décidé de le placer en détention provisoire jusqu’au procès, qui est prévu le 27 novembre. Cette décision a été prise en raison du risque de pression sur la victime et de réitération.
Antécédents de l’accusé et peine encourue
Charaf-Din Aberouz avait déjà été condamné le 16 janvier dernier pour menace de mort contre une personne dépositaire de l’autorité publique. Il encourt une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. En 2013, il avait également été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste, après avoir tenté de rejoindre un camp d’entraînement d’Al-Qaida au Pakistan en 2011. Il avait également été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste dans l’affaire de l’assassinat de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, au nom de l’organisation Etat islamique, mais avait bénéficié d’un non-lieu.