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La bataille pour le patrimoine religieux du Haut-Karabakh : entre profanations et destructions
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La bataille pour le patrimoine religieux du Haut-Karabakh : entre profanations et destructions

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Président azerbaïdjanais hisse le drapeau national dans la capitale du Haut-Karabakh

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a réalisé un geste symbolique en hissant le drapeau national de l’Azerbaïdjan dans la ville de Khankendi, également connue sous le nom de Stepanakert, le 15 octobre. C’est la première fois depuis le début de son mandat en 2003 que le président se rend dans la région du Haut-Karabakh, territoire repris aux séparatistes arméniens lors d’une offensive militaire menée par Bakou en septembre.

Vêtu d’un treillis militaire et d’un T-shirt noir, Ilham Aliev a également hissé le drapeau national azéri dans d’autres localités du Haut-Karabakh. Ce déplacement était tenu secret jusqu’à présent. Il s’agit d’un moment fort pour le président azerbaïdjanais qui affirme ainsi la souveraineté de son pays sur le territoire disputé.

Appel du pape François à la préservation du patrimoine religieux du Haut-Karabakh

Le pape François, lors de sa prière de l’Angélus sur la place Saint-Pierre, a lancé un appel pour la préservation du patrimoine religieux du Haut-Karabakh. Il a exprimé sa préoccupation concernant la situation humanitaire des personnes déplacées suite à l’offensive des forces azerbaïdjanaises en septembre, qui a entraîné la fuite de la quasi-totalité de la population arménienne.

Le souverain pontife a souligné l’importance de protéger les monastères et les lieux de culte de la région, qui font partie intégrante de la culture locale. Il a appelé les autorités ainsi que les habitants à respecter ces symboles de foi et à œuvrer pour une coexistence pacifique dans une société marquée par ses différences.

Conflits entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie : des accusations de profanation de mosquées et de sites musulmans

Dans ce contexte de conflit territorial, les autorités azerbaïdjanaises ont dénoncé des actes de profanation et de dégradation de mosquées et de sites musulmans dans les zones auparavant contrôlées par les forces arméniennes. Ces accusations viennent s’ajouter aux tensions déjà exacerbées entre les deux pays.

En effet, les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont tendues depuis des décennies en raison du différend territorial autour du Haut-Karabakh. Les deux parties revendiquent cette région montagneuse à majorité arménienne. Les récents affrontements armés ont ravivé ces tensions et accentué les divisions ethniques et religieuses présentes dans la région.

L’exode des prêtres du monastère de Dadivank met en péril le patrimoine religieux de la région

Plusieurs centaines d’églises, monastères et pierres tombales datant du XIe au XIXe siècle parsèment la région. Cependant, avec l’exode récent et le départ des prêtres du monastère de Dadivank, supposément fondé aux premières heures de la chrétienté par saint Dadi, l’incertitude pèse sur ce patrimoine.

Des dizaines d’édifices religieux à l’abandon ou menacés dans la région

Selon le projet “Caucasus Heritage Watch”, qui utilise des images satellitaires pour documenter le patrimoine architectural du Caucase, des dizaines d’églises, de mosquées et de monastères sont à l’abandon, détruits ou menacés de l’être. Cette situation met en péril la préservation de ces lieux de culte riches en histoire et en spiritualité.

Les tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pèsent sur le patrimoine religieux

Les autorités azerbaïdjanaises dénoncent la profanation ou la dégradation de mosquées et sites musulmans dans les zones qui étaient sous contrôle arménien. Bakou a remporté en septembre dernier une victoire militaire en vingt-quatre heures face aux séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, qui s’est depuis vidé d’une immense partie de sa population. Avant cela, l’Azerbaïdjan et l’Arménie s’étaient opposées lors de deux guerres pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh, l’une dans les années 1990 à la dislocation de l’URSS, l’autre à l’automne 2020, remportée par Bakou.