Abir Moussi : Une figure d'opposition farouche mobilise des milliers de personnes à Tunis contre son incarcération
3 minutesTunisie, et se présente aujourd’hui comme une alternative à la classe politique actuelle
Abir Moussi mobilise des milliers de personnes à Tunis pour protester contre son incarcération
Ce dimanche, plusieurs milliers de partisans d’Abir Moussi, une figure d’opposition farouche envers le président tunisien Kaïs Saïed, se sont rassemblés dans le centre de Tunis pour protester contre son arrestation et sa détention. Ce rassemblement fait suite à l’arrestation d’Abir Moussi le 3 octobre, devant le palais présidentiel de Carthage, et à son placement en garde à vue deux jours plus tard.
Accusations graves contre Abir Moussi
Abir Moussi, leader du Parti destourien libre (PDL), est actuellement visée par des accusations graves, relevant de l’article 72 du code pénal tunisien. Selon cet article, elle risque la peine de mort pour des actes tels que “l’attentat visant à changer la forme du gouvernement, l’incitation à la violence armée, la provocation du désordre, du meurtre ou du pillage sur le territoire tunisien”.
Une mobilisation fervente en soutien à Abir Moussi
La foule de manifestants, entre 1 500 et 2 000 personnes, portait des tee-shirts à l’effigie d’Abir Moussi et scandait des slogans en signe de soutien à l’opposante. Des pancartes avec la photo d’Abir Moussi en avocate ont été brandies par de nombreux manifestants. Ces derniers ont vivement critiqué le président Saïed, ainsi que le parti islamo-conservateur d’opposition Ennahda. Abir Moussi, âgée de 48 ans, est accusée par ses détracteurs de vouloir rétablir un régime autoritaire, rappelant celui du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, renversé lors des révoltes du Printemps arabe en 2011. Son parti, créé en 2013, a été dirigé par Hamed Karoui, ancien Premier ministre de la Tunisie, et se présente aujourd’hui comme une alternative à la classe politique en place.
Arrestation de Mme Moussi devant le palais présidentiel de Carthage
Le 3 octobre dernier, Mme Moussi, une ancienne députée qui a régulièrement dénoncé ce qu’elle qualifie de “coup d’Etat” perpétré par M. Saïed, a été arrêtée devant le palais présidentiel de Carthage. Elle a ensuite été placée en garde à vue. Selon son parti, Mme Moussi s’était rendue au palais dans le but de déposer des recours contre des décrets présidentiels, mais le bureau de la présidence aurait refusé de les accepter et de lui remettre un accusé de réception.
Répression des opposants en Tunisie depuis février
Depuis le mois de février, les autorités tunisiennes ont procédé à l’incarcération de plus d’une vingtaine d’opposants politiques. Parmi eux, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, ainsi que le cofondateur du Front de salut national, Jaouhar Ben Mbarek, et plusieurs personnalités dont d’anciens ministres et hommes d’affaires. Cette série d’arrestations a suscité de vives critiques de la part de l’opposition et de différentes organisations non-gouvernementales (ONG), qui accusent le président Saïed de dérive autoritaire.
Accusations d’autoritarisme envers le président Saïed
Depuis avoir pris le contrôle total du pouvoir le 25 juillet 2021, le président Saïed est régulièrement accusé par l’opposition et diverses ONG de dérive autoritaire. En effet, en s’accaparant tous les pouvoirs, le chef de l’Etat tunisien a restreint les libertés politiques et mis en place une répression sévère envers les opposants. Cette arrestation de Mme Moussi, qui s’ajoute à la liste déjà longue des personnes incarcérées, ne fait qu’alimenter les inquiétudes concernant l’évolution du régime tunisien sous le mandat de M. Saïed.