Photo non contractuelle
Une mobilisation en baisse : les salaires au cœur des revendications avant la conférence sociale

Une mobilisation en baisse : les salaires au cœur des revendications avant la conférence sociale

 4 minutes

Salaires : une mobilisation loin des records avant la conférence sociale

La mobilisation intersyndicale sur les salaires, vendredi 13 octobre, est restée bien en deçà des records de la récente bataille des retraites, avant une conférence sociale programmée lundi sur le sujet brûlant du pouvoir d’achat.

Moins de manifestants que lors de la réforme des retraites

La CGT a recensé 200 000 manifestants dans toute la France. C’est nettement moins que lors des 14 journées d’action contre la réforme des retraites qui avaient été organisées entre janvier et juin, le syndicat ayant fait état au plus bas de quelque 900 000 manifestants le 6 juin.

Le pouvoir d’achat au cœur des revendications

Plus de six mois après l’adoption de la réforme controversée, l’intersyndicale a mis l’accent sur le pouvoir d’achat malmené par l’inflation : « c’est le sujet numéro 1 de préoccupation des travailleurs », a insisté Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Les syndicats avaient appelé à défiler pour l’« égalité femmes-hommes, l’augmentation des salaires, du Smic, des pensions, des minima sociaux et bourses d’études ».

Tout en prédisant une « forte » mobilisation, la numéro un de la CGT Sophie Binet avait reconnu dans la matinée qu’elle ne serait « probablement pas au niveau de celles contre la réforme des retraites ». Mais, a-t-elle jugé en marge d’une conférence de presse de l’intersyndicale dans la capitale, « c’est normal, on a connu six mois de mobilisation historique », « on ne peut pas battre des records de France tout le temps ».

A Paris, la manifestation entre la place d’Italie et la place Vauban a réuni 20 000 personnes, selon la CGT, alors que pendant le mouvement des retraites, le syndicat n’avait jamais recensé moins de 300 000 personnes dans la capitale. « Quelques interpellations » ont eu lieu, selon la préfecture.

A Marseille, ils étaient 10 000 selon la CGT, 2 100 selon la préfecture, réclamant de pouvoir « vivre, travailler, vieillir dignement ». A Toulouse, ils étaient entre 2 000 (préfecture) et 15 000 (organisateurs). « Je suis là pour dire mon mécontentement sur les salaires beaucoup trop bas qui ne suivent pas du tout l’inflation », a expliqué Édith Franco, 45 ans, qui travaille dans l’enseignement agricole.

A Nantes, plusieurs milliers de personnes ont aussi défilé derrière une banderole « inflation inflammable », tandis qu’à Rennes, ils étaient entre 3 000 (CFDT) et 1 770 (préfecture) et à Rouen entre 2 000 (CGT) et 1 300 (préfecture). A Bordeaux les organisateurs ont compté 3 500 manifestants, la préfecture 1 300.

Une mobilisation difficile malgré l’échec du mouvement contre la réforme des retraites

La mobilisation contre la réforme des retraites a du mal à reprendre de l’ampleur. Malgré l’échec du précédent mouvement, les manifestations rencontrent des difficultés pour rassembler un grand nombre de participants. A Lyon, par exemple, seulement 2 600 personnes ont été recensées par la préfecture.

Perturbations dans les transports et la fonction publique

Les transports ont également été affectés par cette mobilisation. La circulation des trains a connu de légers perturbations sur certaines lignes régionales, tandis que le trafic aérien a été perturbé en France et en Europe. En Île-de-France, des perturbations ont aussi été signalées sur certaines lignes RER. En revanche, à Paris, les métros, bus et tramways circulaient normalement.

Dans la fonction publique, le pourcentage de grévistes est resté relativement faible. Le ministère a en effet déclaré qu’il y avait seulement 3% de grévistes dans la fonction publique d’État et 3,8% dans la Territoriale.

Les syndicats espèrent peser dans les discussions

Les leaders syndicaux en France espèrent que cette journée de mobilisation donnera du poids à leurs revendications lors de la conférence sociale qui aura lieu au Conseil économique social et environnemental (Cese) le 13 décembre. Ils souhaitent notamment aborder la question des salaires et réclament une conditionnalité des aides publiques aux entreprises.

Cependant, certains craignent que cette conférence n’aboutisse à que peu de résultats concrets. Malgré cela, les syndicats sont déterminés à « mettre la pression » sur le gouvernement et le patronat afin d’obtenir satisfaction pour les salariés.