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Sylvia Bongo, ex-first lady of Gabon, imprisoned: Allegations, reactions, and the fight against corruption

Sylvia Bongo, ex-first lady of Gabon, imprisoned: Allegations, reactions, and the fight against corruption

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Sylvia Bongo, l’ex-première dame du Gabon, incarcérée

L’ex-première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville. Elle était précédemment en résidence surveillée suite à un coup d’État militaire fin août, pour des motifs de détournements présumés de fonds publics. Son avocat français, François Zimeray, a confirmé cette information le jeudi 12 octobre.

Les accusations et les raisons de son incarcération

Sylvia Bongo, âgée de 60 ans, avait été inculpée le 28 septembre pour des accusations de blanchiment de capitaux et de faux et usage de faux. Depuis le coup d’État du 30 août qui a renversé son époux, l’ex-président Ali Bongo Ondimba, elle était maintenue en résidence surveillée à Libreville. Les militaires, qui contestaient la réélection d’Ali Bongo, soupçonnent Sylvia Bongo d’avoir manipulé son mari et d’avoir exercé un contrôle non officiel sur le pays aux côtés de leur fils Noureddin Bongo Valentin. Elle est également accusée d’avoir détourné massivement des fonds publics. Noureddin Bongo, pour sa part, est en prison depuis le début du coup d’État, inculpé de corruption et de détournements de fonds publics.

Réactions et contexte politique

Me Zimeray, l’avocat de Sylvia Bongo, a critiqué cette incarcération, dénonçant une procédure illégale et une prise d’otage. Il a souligné qu’il continuerait à dénoncer l’injustice et à défendre sa cliente. Quant au procureur de la République de Libreville, il n’a pas encore répondu à cette question.

Le coup d’État du 30 août a été perpétré moins d’une heure après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo, qui était au pouvoir depuis quatorze ans. L’armée, arguant d’une fraude flagrante, a pris le contrôle du pays, accusant également le régime de corruption massive. Le général Brice Oligui Nguema, leader du coup d’État, a été proclamé président de la transition deux jours plus tard.

Plus d’un mois après ces événements, le général Oligui, qui a formé un gouvernement et nommé un parlement de transition civil, bénéficie toujours du soutien de la majorité de la population et de la classe politique. Ils applaudissent les militaires pour avoir “libéré” le pays après cinquante-cinq ans de “dynastie Bongo”. En effet, Ali Bongo avait accédé au pouvoir en 2009 à la suite du décès de son père, Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le pays pendant plus de quarante et un ans.

Ali Bongo : Libre mais sous surveillance

Ali Bongo avait été placé en résidence surveillée le jour du putsch mais déclaré libre de ses mouvements une semaine après. Les militaires ont semblé le mettre rapidement hors de cause, considérant qu’il avait été « manipulé » notamment par son épouse et leur fils depuis son AVC. Depuis, Ali Bongo, dont le président Oligui a dit qu’il était « libre » d’aller à l’étranger subir ses examens médicaux de suivi, a préféré rester au Gabon, selon le nouveau pouvoir.

Arrestations et inculpations : Le clan Bongo sous les feux de la justice

La nuit même du putsch, Noureddin Bongo et plusieurs jeunes collaborateurs du cabinet présidentiel avaient été arrêtés et montrés au pied d’innombrables malles, valises et sacs débordant de billets de banque saisis à leurs domiciles. Trois semaines plus tard, le fils Bongo et sept membres de la « young team » ont été inculpés et incarcérés notamment pour « corruption, détournements de fonds publics, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, falsification de la signature du président de la République et trouble des opérations électorales ». Deux anciens ministres (pétrole et travaux publics) proches de Noureddin Bongo ont également été écroués.

Le Gabon confronté à la corruption

« La première dame et Noureddin ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo », assénait le 18 septembre le général Oligui devant la Garde républicaine. « Parce que depuis son AVC, ils ont falsifié la signature du président, ils donnaient des ordres à sa place », en plus « du blanchiment d’argent et de la corruption ». « Qui dirigeait le pays ? », se demandait-il.

Le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022).