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Le Rassemblement national retire son texte sur l'endométriose : Un revers décevant pour les femmes en attente de soutien médical
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Le Rassemblement national retire son texte sur l'endométriose : Un revers décevant pour les femmes en attente de soutien médical

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Le Rassemblement national retire son texte sur l’endométriose

Le Rassemblement national (RN) a retiré son texte sur l’endométriose jeudi 12 octobre, peu avant le vote final. Ce texte proposait d’améliorer la prise en charge des femmes atteintes de cette maladie. Cependant, les articles ont été rejetés, ce qui a conduit le RN à retirer son texte.

Un espoir déçu pour les femmes atteintes d’endométriose

Ce retrait a été déclaré par le rapporteur Emmanuel Taché de la Pagerie. Il a souligné que le texte aurait pu susciter un espoir pour les femmes victimes d’endométriose, mais qu’il était désormais vide. La pathologie touche de manière très différente entre 1,5 et 2,5 millions de femmes et provoque des symptômes tels que des règles douloureuses, des troubles digestifs, urinaires, lombaires, ainsi que des douleurs dans les jambes. Certaines femmes nécessitent des soins longs et coûteux.

Le texte du RN visait à accorder un statut d’affection longue durée (ALD) spécifique et exonérant aux femmes atteintes d’endométriose. Il permettait également à celles qui le souhaitent de bénéficier d’un statut de travailleuse handicapée.

Des réactions contrastées

Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a affirmé qu’il ne déniait à personne le droit de se battre pour cette cause de santé publique. Cependant, il a appelé à rejeter le texte du RN, le qualifiant de “juridiquement non tenable” et “inopportun”, en soulignant son opportuniste et son origine venant du RN. De son côté, Marine Le Pen, présidente du groupe RN, a défendu sa position, affirmant l’avoir soutenu pendant la campagne présidentielle.

La députée Clémentine Autain de La France insoumise (LFI) a déploré le retrait du texte, le qualifiant d’opération politique “écœurante” de la part du Rassemblement national. Elle rappelle qu’en début 2022, une résolution avait été adoptée à l’unanimité pour demander l’inscription de l’endométriose sur la liste des affections à longue durée ALD 30.

La polémique autour de la stratégie nationale sur l’endométriose

La stratégie nationale sur l’endométriose mise en place par le gouvernement fait face à de vives critiques de la part de certaines parties prenantes. Parmi elles, une députée conteste ouvertement cette stratégie qu’elle juge insuffisante en termes de moyens alloués. Elle a ainsi appelé le ministre compétent à prendre un décret afin de mettre en œuvre efficacement les résolutions déjà adoptées.

Des statuts d’ALD30 et ALD31 pour les personnes atteintes de maladies

Concernant les droits des personnes atteintes de maladies, il existe actuellement deux statuts, l’ALD30 et l’ALD31. Le statut de l’ALD30 donne droit à une prise en charge à 100% sans avance de frais et permet la suppression des jours de carence dès le deuxième arrêt. Quant à l’ALD31, réservée aux femmes souffrant d’endométriose, elle offre les mêmes droits. Cependant, selon l’association de patientes Endomind, il est plus difficile d’obtenir le statut de l’ALD31.

Le nombre de femmes bénéficiant du statut de l’ALD31 en augmentation

Malgré les difficultés rencontrées pour obtenir le statut de l’ALD31, le ministre a souligné que le nombre de femmes ayant obtenu ce statut avait triplé en quatre ans. Cependant, avec seulement 15 000 femmes bénéficiant de ce statut, l’association Endomind le considère comme insuffisant. Cette situation a suscité une séance houleuse où les groupes opposés au texte ont dénoncé une opération de récupération. Les Républicains ont apporté leur soutien au texte tandis que certains députés ont remis en question la sincérité du gouvernement vis-à-vis de la prise en compte de la santé des femmes et de l’endométriose.