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Madagascar : Destitution choquante du président du Sénat sur la base d'accusations infondées de 'déficience mentale'
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Madagascar : Destitution choquante du président du Sénat sur la base d'accusations infondées de 'déficience mentale'

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Madagascar : Destitution du président du Sénat suite à une accusation de “déficience mentale”

Le président du Sénat malgache, Herimanana Razafimahefa, a été destitué par les sénateurs, qui ont invoqué “sa déficience mentale”. Cette décision fait suite aux révélations de M. Razafimahefa selon lesquelles il aurait subi des pressions et des menaces de mort de la part de membres du gouvernement, l’incitant à renoncer à exercer le pouvoir par intérim jusqu’à l’élection présidentielle.

Une destitution motivée par des accusations de pressions et de menaces de mort

Suite aux accusations de M. Razafimahefa à l’encontre du gouvernement, les sénateurs se sont rassemblés en session extraordinaire, sur convocation du Premier ministre, Christian Ntsay, afin de voter sa destitution. Avec une chambre majoritairement acquise au parti du président sortant, Andry Rajoelina, peu de suspense était attendu. Quinze des dix-huit membres du Sénat sont affiliés à l’IRD, le parti d’Andry Rajoelina, et M. Razafimahefa, qui en était également membre, en a été exclu.

Un examen médical conclut à la bonne santé physique et intellectuelle du président destitué

Malgré cette destitution, un examen réalisé le matin même par le service de neuropsychiatrie de l’hôpital de Befelatanana a conclu que M. Razafimahefa était en bonne santé physique et que ses fonctions intellectuelles étaient intègres, sans démence ni altération cognitive. Ainsi, la destitution du président du Sénat malgache semble être basée sur des accusations infondées de déficience mentale. Cette situation soulève des interrogations quant aux motivations réelles derrière cette destitution et à la stabilité politique de Madagascar.

Le président du Sénat répond aux accusations de ses pairs

Dans un compte rendu médical déposé à la HCC (Haute Cour Constitutionnelle), le président du Sénat a affirmé que sa fonction psychique n’est pas affectée et qu’il est apte à exercer ses activités professionnelles. Cette démarche vise à démontrer que les accusations portées contre lui sont infondées.

Contestation de la convocation précipitée du Sénat en session spéciale

La régularité de la convocation du Sénat en session spéciale et de manière précipitée, alors que la session ordinaire devait débuter le 17 octobre, a soulevé des protestations. Trente-huit députés ont saisi la HCC “aux fins de contrôle de constitutionnalité”. Selon la Constitution malgache, en l’absence de l’Assemblée nationale - ce qui est le cas actuellement - le gouvernement peut convoquer les sénateurs en session spéciale, mais uniquement pour donner un avis. Cette convocation est donc considérée comme une violation flagrante du droit par l’opposition.

Report du premier tour des élections présidentielles et réaction de l’opposition

La HCC a annoncé un report du premier tour des élections présidentielles d’une semaine, suite à une requête du candidat Andry Raboelina, blessé au visage lors d’une manifestation. Cette décision est perçue comme une entorse à la loi par l’opposition, qui rappelle que la fixation de la date des élections relève de la responsabilité du gouvernement. L’opposition dénonce également le manque de réaction de la communauté internationale face aux dérives du régime en place et estime que les conditions ne sont pas réunies pour des élections crédibles et acceptées par tous.